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Quatre ans, presque jour pour jour, après avoir supprimé le questionnaire de santé dans les dossiers de demande de prêts immobiliers, le Crédit mutuel a annoncé, jeudi 6 novembre, la suppression de ce questionnaire pour les professionnels (entrepreneurs, artisans, commerçants, agriculteurs…) clients depuis au moins sept ans.
La mesure concerne les prêts jusqu’à 500 000 euros souscrits par les professionnels âgés de moins de 62 ans à la souscription dans les réseaux Crédit mutuel et CIC. Et elle s’appliquera aux prêts professionnels en cours : les clients concernés recevront, d’ici à la fin de l’année 2025, un courrier leur annonçant le réajustement de leurs mensualités pour supprimer les éventuelles surprimes – qui peuvent représenter plusieurs milliers d’euros sur la durée de vie du crédit – et les exclusions liées à leur état de santé.
« Nous nous rendions compte régulièrement, dans nos réseaux, qu’un certain nombre de projets ne pouvaient pas aboutir à cause de cette difficulté, explique Daniel Baal, le président du groupe Crédit mutuel alliance fédérale (CMAF). Aucun professionnel n’investit s’il est confronté à des freins excessifs. En supprimant un frein, on peut inciter des entreprises à passer à une phase d’investissement. »
Cette nouvelle mesure « de fidélisation et d’accompagnement » des clients aura évidemment un coût, puisque la banque encaissera moins de surprimes et que la réduction de la sélection des emprunteurs permise pour l’instant par le questionnaire de santé risque d’entraîner une augmentation de la sinistralité, c’est-à-dire des défauts de remboursement.
« Nous en sommes parfaitement conscients, dit M. Baal. Mais nous avons acquis l’expérience de la décision de 2021 sur les crédits aux ménages, qui nous a coûté environ 20 millions d’euros en 2024. » Pour les prêts aux professionnels, le coût de la suppression du questionnaire de santé sera moins élevé, les volumes de crédit étant inférieurs à ceux du crédit immobilier.
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14 commentaires
Curieux de savoir si d’autres banques vont suivre cet exemple ou si le Crédit mutuel reste pionnier sur ce point.
On peut espérer que la concurrence suive, surtout pour encourager l’entrepreneuriat.
Une décision qui va certainement soulager beaucoup de professionnels. Enfin un pas en avant pour faciliter l’accès au crédit !
C’est effectivement une bonne nouvelle, mais l’âge limite à 62 ans me paraît un peu restrictif.
Oui, et surtout pour les primes qui peuvent s’élever à plusieurs milliers d’euros !
Enfin une banque qui prend en compte les réalités du terrain ! Les professionnels ont besoin de souplesse pour investir.
Une mesure qui semble logique et bienvenue, mais je me demande quelles seront les conséquences sur les risques pour le Crédit mutuel.
Une bonne initiative pour dynamiser l’économie locale en facilitant l’accès aux crédits pour les professions indépendantes.
Tout à fait, c’est un secteur clé pour l’emploi et l’innovation.
Intéressant, mais est-ce que cette mesure s’appliquera également aux nouveaux clients ? Je suis entrepreneur et je me demande si je peux en bénéficier.
D’après l’article, cela concerne les clients depuis au moins 7 ans, donc probablement non pour les nouveaux.
Avec la suppression des surprimes, certains projets pourraient enfin voir le jour. Reste à voir si les taux d’intérêt compenseront cette suppression.
C’est vrai, les taux jouent aussi un rôle important dans la faisabilité des projets.
La santé ne devrait pas être un critère à long terme pour un prêt professionnel, mais la limite d’âge reste un mystère.