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Au cinquième étage du BHV, à Paris, un homme est assis à son bureau flanqué du logo d’une célèbre marque de literie, mercredi 10 décembre. Il attend, seul, parmi les matelas du rayon vide. Face à lui, les escaliers mécaniques qui mènent au magasin Shein, installé au sixième étage. « Je vois les gens monter et descendre toute la journée, mais peu reviennent avec des achats », observe-t-il (les personnes dont le nom n’est pas mentionné ont requis l’anonymat).
Plus d’un mois après le choc de l’arrivée du géant chinois de l’e-commerce dans le grand magasin parisien, qu’en est-il du pari de son patron, Frédéric Merlin, président la Société des grands magasins (SGM), qui possède le fonds de commerce ? C’était le 5 novembre, dans un contexte de polémique intense liée en particulier à la révélation que Shein vendait des poupées pédopornographiques sur son site. Ce « buzz » a-t-il attiré ou fait fuir les clients ?
Ni une visite sur place ni un appel à la SGM ne permettent de lever le mystère. La marque chinoise, sollicitée par Le Monde, n’a pas souhaité répondre non plus. Le nombre de ventes réalisées par la première implantation physique de la plateforme restera un mystère. Seul le nombre de visites, qui a plafonné à 300 000 ce premier mois, a été dévoilé. Dans ce flou entretenu, les discours contradictoires résonnent à chaque étage du bazar.
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30 commentaires
Frederic Merlin a pris un vrai risque avec ce partenariat. Ellein paie-t-il le prix de leurs erreurs passées ?
Les scandales n’ont qu’un impact limité sur la fidélité client.
Les consommateurs ont la mémoire courte, mais pas cette fois ?
La polémique autour de Shein a-t-elle vraiment bloqué les ventes ? Les clients ignorent-ils la controverse ?
Difficile à dire sans chiffres précis, mais le manque d’acheteurs visibles est intéressant.
Les grands magasins misent souvent sur des effets médiatiques, même négatifs.
La polémique a-t-elle plus nui à Shein ou à la réputation du BHV ?
Le BHV assumait-il tous les risques en acceptant la marque ?
Un peu des deux, probablement.
Un mois, c’est peut-être trop tôt pour juger. Ils devraient attendre le rush de Noël.
Sauf s’ils misent sur les soldes de janvier…
Il n’y a jamais de bonne raison d’attendre quand un investissement ne porte pas ses fruits.
Un chiffre d’affaires flou, quelle surprise avec Shein. Dommage qu’ils ne partagent pas leurs données.
Ils protègent peut-être leurs résultats tant qu’ils sont décevants.
Les secrets commerciaux sont souvent prétextes à l’opacité.
Le nombre de ventes reste un mystère… Comme avec Amazon au début, non ?
Sauf qu’Amazon avait dit être prêt à perdre de l’argent, pas Shein.
L’avenir nous le dira, mais le BHV pourrait attendre longtemps.
Shein mérite une seconde chance ? Ou simplement aller plus loin explorer comment les clients perçoivent sa présence ?
Si personne n’achète, une seconde chance ne suffira pas.
Les études de marché coûtent moins cher que les loyers du BHV.
Si peu de clients reviennent avec des achats, c’est peut-être un signe que Shein ne correspond pas aux attentes du BHV.
La clientèle parisienne est peut-être plus exigeante que prévue.
Ou alors ils achètent en ligne après un essai en magasin ?
Intéressant d’observer comment les grands magasins traditionnels intègrent des acteurs controversés.
Reste à savoir si ça sauve l’image du BHV ou la ternit.
Une stratégie nécessaire dans un marché en déclin.
Les gens semblent curieux, mais pas acheteurs. La publicité négative a-t-elle eu un effet dissuasif fort ?
Dans un contexte de crise, les consommateurs font plus attention.
Ou simplement Shein n’est pas adapté à ce type de distribution ?