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Bonne élève, mais têtue. » Telle pourrait être, sur un bulletin scolaire imaginaire, la formule décrivant Anne Cheng. Encore faut-il préciser le sens et la portée de chacun de ces termes.

Celle qui fut toujours la première de sa classe, et fut aussi reçue première, à 20 ans, au concours d’entrée à l’Ecole normale supérieure, est depuis 2008 professeure au Collège de France, titulaire de la chaire Histoire intellectuelle de la Chine. Cet impressionnant parcours, jalonné de travaux savants comme d’ouvrages publics (notamment son indispensable Histoire de la pensée chinoise, Seuil, 1997), n’a toutefois pas entraîné cette élève de l’école républicaine vers le conformisme académique.

Une exigence de réalité, de justice, de parole vraie, l’a poussée au contraire à mettre en cause les légendes et méthodes qui fabriquent, autour de la Chine, des représentations mythifiées, mystifiées et mystifiantes, finalement complices de l’autoritarisme et de l’asservissement. Son obstination n’est donc ni une posture ni une provocation gratuite. Plutôt un patient travail d’information critique et de pédagogie lumineuse, destiné à donner accès aux textes et aux pensées de la Chine ancienne et de la Chine actuelle – afin de défaire les mirages et de dessiller les yeux.

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21 commentaires

  1. Chloé Bernard le

    Pourquoi les représentations mythifiées de la Chine persistent-elles alors que des chercheurs les critiquent depuis longtemps ?

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