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La scène se déroule au Sénat, le 15 octobre. Dans une petite salle pleine à craquer, sous une tapisserie des Gobelins, Amélie de Montchalin, nommée dix jours plus tôt ministre des comptes publics, se présente aux membres de la commission des finances. Sa mission ? « Nous avons la responsabilité de trouver des solutions, des compromis et, avant tout, un budget pour la nation avant le 31 décembre », expose-t-elle.
C’est raté. Avec l’échec de la commission mixte paritaire, vendredi 19 décembre, Amélie de Montchalin a dû s’y résoudre : la France n’aura pas de loi de finances avant des semaines. Des mois sans doute. Pour une ministre du budget, terminer l’année sans texte financier pour l’exercice suivant pourrait être considéré comme un échec retentissant, et une cause de renvoi immédiat. Paradoxalement, l’intéressée recueille au contraire la reconnaissance quasi unanime du monde politique, comme si personne ne lui en voulait de ne pas avoir rempli une mission impossible.
A commencer par son chef direct, Sébastien Lecornu. « Tout se joue désormais au Parlement, et il faut reconnaître à Amélie de Montchalin la capacité à rendre cela possible, de redonner ses lettres de noblesse au débat parlementaire, loue le premier ministre auprès du Monde. Elle est vraiment la femme qui se révèle dans ce moment, expérimentée, à la fois ferme, toujours respectueuse et ayant réponse à la plupart des arguments de fond qui peuvent être avancés par les élus. »
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16 commentaires
Le Sénat est présenté comme un lieu de confrontation nécessaire. N’est-ce pas finalement une illustration de la saine démocratie ?
Absolument, mais avec des conséquences concrètes sur la vie économique et sociale quand les textes tardent à arriver.
La gestion du budget par Amélie de Montchalin semble complexe, mais son approche méthodique est appréciée. Comment concilier réalisme et ambition dans un contexte politique aussi tendu ?
La patience et la concertation sont peut-être la seule voie pour sortir de cette impasse financière.
Dans un système aussi rigide, même les solutions pragmatiques peuvent sembler insatisfaisantes.
L’importance du débat parlementaire est soulignée, peut-être comme une victoire en soi. Mais ne risque-t-on pas de paralyser l’action gouvernementale ?
Tout dépend des sujets : certains nécessitent une rapidité d’action, d’autres une réflexion approfondie.
L fracaso d Amélie de Montchalin à faire adopter le budget avant fin décembre semblerait être un échec cuisant. Pourtant, personne ne lui en tient rigueur. Pourquoi ?
La reconnaissance de la ministre pourrait aussi être une manière de préserver la cohésion fragile du gouvernement.
Parce que tout le monde comprends que la mission était impossible à réaliser dans les délais impartis.
La mention de la ‘méthode Lecornu’ comme cadre de travail est intéressante. Est-ce une manière de partager les responsabilités en cas d’échec ?
Effectivement, cela pourrait être une stratégie pour diluer les critiques politiques en période de crise.
L’échec de la loi de finances avant la fin de l’année est un aveu d’impuissance pour le gouvernement actuel. Comment éviter que cela ne devienne un précédent dangereux ?
Les blocages institutionnels sont souvent liés à des divisions profondes, pas toujours au pouvoir exécutif.
La ‘reconnaissance quasi unanime’ mentionnée est étonnante. Serait-ce un signe de maturité politique ou de résignation ?
Probablement un mélange des deux, surtout dans ce contexte de fatigue institutionnelle.