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Le Canopée ne passe guère inaperçu. Amarré, vendredi 5 décembre, sur le quai du port de Bordeaux, ce bâtiment de 121 mètres et de 10 000 tonnes à pleine charge, doté d’immenses voiles pour réduire sa consommation de carburant, constitue une pièce essentielle de la logistique d’Arianespace. Entièrement dévolu au transport de la fusée Ariane-6, le navire se prépare à un périple de près d’un mois. Sa mission : récupérer dans différents ports européens tous les éléments de la fusée pour les acheminer jusqu’au centre spatial de Kourou (Guyane). Début 2026, la version lourde d’Ariane-6, dotée de quatre « boosters » (propulseurs d’appoint), s’élèvera pour la première fois dans les airs pour mettre en orbite 32 satellites d’Amazon Leo, la constellation conçue pour la diffusion d’Internet à très haut débit du géant américain de la distribution.
Ce même vendredi, lors d’une conférence de presse conjointe d’Arianespace et d’Amazon Leo (ex-Kuiper), ce dernier a insisté sur l’importance de son contrat avec le lanceur européen. Signé en avril 2022, celui-ci porte sur 18 lancements et représente, à ce jour, plus de la moitié du carnet de commandes du programme Ariane-6. Si son montant n’a jamais été révélé, il constitue le plus important de l’histoire du groupe européen. Cette communication n’a rien d’anodin de la part de la constellation américaine, qui entend passer à terme de 153 à 3 236 satellites : ses investissements dans la filière spatiale du Vieux Continent constituent un argument de poids pour promouvoir et favoriser son service Internet par satellite, dont la commercialisation est prévue courant 2026. Et ce, alors que l’Europe se montre de plus en plus soucieuse d’assurer sa souveraineté dans ce domaine, en particulier depuis qu’Elon Musk a menacé de couper sa constellation Starlink au début de l’invasion russe en Ukraine.
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13 commentaires
L’utilisation d’Ariane-6 pour les satellites Amazon montre l’ambition européenne dans le domaine des lanceurs. Cela pourrait stimuler les investissements dans les infrastructures spatiales locales.
Intéressant, mais n’oublions pas l’impact environnemental des lancements multiples.
Espérons que cela mène aussi à des collaborations technologiques pour les matériaux de pointe.
32 satellites en une fois, c’est impressionnant ! La filtration du très haut débit en Europe n’aura jamais été aussi rapide.
Oui, mais la saturation des orbites devient un vrai problème.
Un navire comme le Canopée démontre la complexité logistique des lanceurs européens. J’espère qu’Ariane-6 tiendra ses promesses.
La logistique est un défi, mais la Guyane offre une position stratégique unique.
Amazon mise gros sur Ariane-6 pour son projet de constellations. Cela renforce la position d’Arianespace face à SpaceX. Mais à quel prix ?
Le prix reste confidentiel, mais le marché spatial est en pleine expansion.
Avec ce partenariat, l’Europe confirme son rôle dans le spatial. Reste à savoir si les coûts resteront compétitifs.
La compétitivité dépend aussi de l’innovation technologique et des subventions.
La dépendance d’Amazon envers Ariane-6 est un enjeu économique majeur. Que se passe-t-il en cas de retard ?
Les retards sont fréquents dans l’industrie spatiale, mais les contrats prévoient des clauses spécifiques.