Listen to the article
Le phénomène a été international, observable en Asie, en Europe occidentale, aux Etats-Unis et en Amérique latine : à la fin des années 1950 et durant les deux décennies suivantes, une partie de la création artistique est dominée par la simplicité de formes à la géométrie orthogonale, l’abandon de toute mention figurative ou expression d’une subjectivité, l’expérimentation de matériaux et de procédés techniques jusqu’alors absents des ateliers. Ces caractéristiques se retrouvent à des degrés divers dans l’ensemble des œuvres, comme un plus petit dénominateur commun qui vaut autant pour le minimalisme aux Etats-Unis que pour l’arte povera en Italie ou le mouvement Mono-ha au Japon.
Il existe assurément des différences : les volumes parfaits en Plexiglas et aluminium de Donald Judd ne se retrouvent ni chez Dan Flavin, qui emploie les tubes de néon, ni chez Carl Andre, qui préfère le bois scié en poutre, la pierre brute ou les briques, ni dans les exercices picturaux complexes de François Morellet en France, par exemple. Mais l’acier en plaque et en tube, le contreplaqué et le miroir sont communs à de nombreux artistes, comme le sont le carré, le cube, le parallélépipède et le cylindre.
Il vous reste 80.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
8 commentaires
Peu importe le mouvement, c’est toujours une question de matériau. Le métal et le verre ont dominé cette époque.
Oui, et cela reflète aussi les innovations industrielles de l’époque.
Dommage qu’on ne parle pas des couleurs utilisées. Le choix des teintes devait aussi jouer un rôle important.
C’est vrai, les couleurs ont souvent été ignorées dans ce type d’analyse.
Peut-être qu’un prochain article abordera ce sujet.
On dirait que les artistes des années 1960 cherchaient à se débarrasser de tout ce qui était superflu. Le minimalisme semble être une quête de pureté formelle.
Sauf qu’il y avait une grande diversité dans l’exécution, comme le montre cet article.
Intéressant de voir comment cette tendance artistique a traversée les continents. La géométrie semble avoir été un langage universel.