Listen to the article
Un anesthésiste « tueur en série » transformant sa clinique « en terrain de jeu », qui a utilisé « ses compétences médicales » pour commettre « 30 faits d’empoisonnements ayant entraîné la mort tragique de 12 victimes, et provoqué des séquelles irréversibles pour les 18 autres »… Voilà à quoi se résume l’affaire Péchier, sous la plume de la présidente de la cour d’assises du Doubs, Delphine Thibierge.
A l’issue de trois mois et demi d’un procès mémorable, la magistrate a rendu lundi 22 décembre sa « feuille de motivations », qui explique les fondements du verdict prononcé à l’encontre du docteur Frédéric Péchier quatre jours plus tôt. Le médecin déchu a été condamné, malgré ses dénégations constantes, à la réclusion criminelle à perpétuité. L’homme de 53 ans a été incarcéré dans la foulée, puis placé à l’isolement.
« La cour d’assises a été convaincue de la culpabilité de Frédéric Péchier », commence la présidente dès la première ligne des 57 pages de ce document, très attendu tant par la défense que par les 194 parties civiles du dossier.
Après avoir détaillé au cas par cas ces 30 empoisonnements, en revenant sur les éléments factuels, les expertises scientifiques, les témoignages et le contexte de chacun, Delphine Thibierge insiste sur « l’ampleur et la gravité des crimes commis ». Aux yeux des neuf membres du jury, ces assassinats et tentatives d’assassinats « se singularisent par leur caractère aveugle, les victimes étant visées au hasard ». En parallèle, la cour compatit aux « souffrances des médecins et soignants confrontés à ces drames humains, à la culpabilité de n’avoir pas protégé leurs patients et à la remise en cause, parfois dévastatrice, de leurs compétences professionnelles ».
Il vous reste 65.26% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.









8 commentaires
Difficile d’imaginer que quelqu’un puisse utiliser ses compétences médicales de cette manière. C’est une trahison de la confiance.
Je suis sceptique sur la rapidité avec laquelle cette affaire a été jugée. Trois mois et demi, c’est court pour 30 crimes aussi graves.
Trop tard pour les victimes, mais au moins la justice a rendue son verdict. On espère que cela apaisera les familles.
Ce verdict est un choc pour beaucoup. Comment a-t-on pu laisser un tel drame se produire pendant si longtemps sans intervention ?
Les séquelles des victimes survivantes doivent être prises en compte. La justice ne doit pas oublier leur douleur.
La présidente de la cour a fait preuve d’une grande rigueur dans son analyse. Les 57 pages montrent une enquête approfondie.
Les détails de cette affaire donnent vraiment la chair de poule. On comprend mieux pourquoi la cour a été si sévère.
La décision de la cour est claire, mais les doutes persistent. Pourquoi la défense n’a-t-elle pas pu apporter plus d’éléments ?