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Donald Trump a contre-attaqué, vendredi 14 novembre, en réclamant une enquête sur les relations entre Jeffrey Epstein et certaines personnalités démocrates dont Bill Clinton, à l’heure où ses propres liens avec le délinquant sexuel font l’objet de nouvelles questions.
Le président américain a annoncé, sur son réseau Truth Social, qu’il allait demander au ministère de la justice et à la police fédérale (FBI) d’enquêter sur plusieurs personnalités démocrates. Outre l’ancien président, qui a occupé la Maison Blanche de 1993 à 2001, il cite Larry Summers, qui a été ministre des finances de Bill Clinton, l’investisseur et entrepreneur Reid Hoffman, la banque J.P. Morgan Chase ainsi que « beaucoup d’autres personnes et institutions ».
« Les dossiers montrent que ces hommes, et de nombreux autres, ont passé beaucoup de temps avec Epstein », assure-t-il, sans fournir de preuves. Donald Trump a de nouveau accusé ses opposants démocrates de promouvoir la « supercherie Epstein » et critiqué les républicains qui réclament plus de transparence, alors que les parlementaires doivent voter la semaine prochaine sur une éventuelle publication de documents liés à cette affaire.
Jeffrey Epstein, qui comme le président américain a été une figure de la vie mondaine new-yorkaise, « était un démocrate, il est le problème des démocrates, pas le problème des républicains », a affirmé le milliardaire de 79 ans, toujours sur Truth Social.
Des accusations qui divisent la classe politique américaine
« Quelques républicains faibles sont tombés dans les griffes [des démocrates] parce qu’ils sont ramollis et idiots », a-t-il attaqué. Le président américain fait référence aux personnalités de son parti qui insistent pour que le ministère de la justice publie les documents en sa possession à propos de cette affaire politico-judiciaire très sensible.
Elle a été relancée cette semaine par la publication de courriers électroniques du financier new-yorkais au carnet d’adresses particulièrement bien rempli. Donald Trump « savait à propos des filles » dont abusait le délinquant sexuel américain et a même « passé plusieurs heures » avec l’une d’elles, affirment des e-mails de Jeffrey Epstein, dévoilés par des parlementaires démocrates.
Parmi ces courriers électroniques figurent des échanges avec Larry Summers, qui a aussi été conseiller économique de Barack Obama et président de la prestigieuse université Harvard. « Comment ça va la vie fortunée et dissolue ? », écrit Larry Summers le 27 octobre 2017 à Jeffrey Epstein, qui lui répond : « Quand nous nous verrons, je m’efforcerai de vous fasciner avec des histoires folles sur Washington !!! ». Bill Clinton a pour sa part fréquenté le financier new-yorkais dans les années 1990 et 2000.
Accusée d’avoir facilité les agissements de Jeffrey Epstein en lui permettant de financer ses activités, la banque J.P. Morgan Chase a, elle, accepté de verser 290 millions de dollars à des victimes présumées, en vertu d’un accord annoncé en juin 2023 et qui lui a évité un procès médiatique.
Un vote attendu sur la publication des dossiers Jeffrey Epstein
Donald Trump avait promis de grandes révélations pendant sa campagne sur ce scandale, qui agite considérablement sa base. Depuis son retour au pouvoir en janvier, il répète que cette affaire, qu’il a contribué à alimenter, serait en réalité montée de toutes pièces pour lui nuire.
La Chambre des représentants, qui avec le Sénat compose le Congrès américain, pourrait voter dès la semaine prochaine une proposition de loi réclamant la publication des « dossiers Epstein » du ministère de la justice.
A l’heure actuelle, la presse américaine estime qu’un grand nombre de républicains pourraient voter pour, malgré les réticences de la Maison Blanche. Avec sa complice Ghislaine Maxwell comme rabatteuse, Jeffrey Epstein faisait venir des mineures dans ses résidences, notamment à New-York et en Floride pour, sous le prétexte de massages, les agresser sexuellement.
Sa mort en prison en 2019 et les délais pour rendre publics des documents d’enquête le concernant ont nourri des spéculations aux relents complotistes. Le financier s’est suicidé dans sa cellule selon les autorités américaines, avant son procès déjà prévu. Ghislaine Maxwell purge une peine de vingt ans de prison pour exploitation sexuelle.
Une partie des Américains et des figures de la droite radicale pensent que Jeffrey Epstein aurait en fait été assassiné pour l’empêcher de mettre en cause des personnalités de premier plan qui auraient bénéficié de son réseau d’exploitation sexuelle.






15 commentaires
C’est étrange que Trump insiste autant sur cette enquête alors que lui-même a été cité dans l’affaire à plusieurs reprises. Les preuves sont-elles vraiment solides ?
Ces accusations contre des personnalités démocrates semblent opportunistes. Je me demande si Trump ne cherche pas simplement à détourner l’attention de ses propres liens avec Epstein.
Certains médias ont fait leur mea culpa pour avoir ignoré les crimes d’Epstein. J’espère qu’ils traiteront cette nouvelle révélation avec sérieux.
Trump accuse les Démocrates de promouvoir le complot Epstein, mais lui-même a été lié à Epstein pendant des années. Un peu paradoxal, non ?
J’espère que cette enquête fera vraiment la lumière sur toute cette histoire, quel que soit le camp politique concerné.
Trump utilise souvent les réseaux sociaux pour des accusations sans preuve. Est-ce soit une tactique de diversion, soit un manque de sérieux.
Les allégations autour de Jeffery Epstein sont de plus en plus troublantes. Donald Trump a raison de demander des éclaircissements sur ces liens avec des figures démocrates.
Si des personnalités démocrates sont impliquées, elles doivent être tenues responsables, mais il faut des preuves concrètes, pas des allégations politiques.
Bill Gates et d’autres riches hommes d’affaires fréquentant Epstein devraient aussi être épluchés. Pourquoi cette sélectivité ?
La mention de J.P. Morgan Chase est intéressante. Cela pourrait avoir des implications bien au-delà de la sphère politique.
Bill Clinton a déjà répondu à ces accusations par le passé. Pourtant, elles semblent revenir de manière récurrente, comme si on cherchait à salir sa réputation.
Je crois qu’on devrait laisser les enquêteurs travailler sans interférer avec la politique. Chaque partie semble instrumentaliser cette affaire.
Pourquoi cette affaire refait-elle surface maintenant ? La politique américaine a vraiment besoin de transparence sur ce sujet.
Trump parle d’une ‘supercherie Epstein’, mais les faits semblent indiquer qu’il y a eu des crimes réels. Les mots choisis sont troublants.
Ces attaques mutuelles entre Démocrates et Républicains lassent. On devrait plutôt se concentrer sur les victimes de ce réseau criminel.