Listen to the article
La séquence médiatique qui a suivi la condamnation, le 25 septembre, de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme pour « association de malfaiteurs » (il a fait appel), lors du procès sur les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, n’a pas fait du bien au Parquet national financier (PNF), même si son président, Jean-François Bohnert, assure qu’il est en sorti « renforcé ». C’est le diagnostic qu’expriment, sous le couvert de l’anonymat pour cause de droit de réserve, beaucoup de magistrats.
« Cette période n’a pas été bonne pour nous. Il aurait fallu anticiper la bataille de communication auprès du public et auprès de l’ensemble de nos pairs. On ne l’a pas du tout fait », estime un magistrat du PNF. Un avocat général d’une cour d’appel renchérit : « Après la condamnation, le PNF a été totalement absent. Certes toute l’institution judiciaire l’a été, mais il y avait un espace pour faire de la pédagogie, et pour ramener le fond du dossier dans le débat public. »
Après le jugement de la 32e chambre du tribunal de Paris, l’institution judiciaire est restée muette pendant quatre jours. Pendant ce temps, les proches de Nicolas Sarkozy, soutenus notamment par les médias de la sphère Bolloré (CNews, Europe 1, Le Journal du dimanche), critiquaient une décision « contraire à l’Etat de droit », selon les propres mots de l’ex-président de la République, et dénonçaient un « coup d’Etat judiciaire ».
Il vous reste 55.37% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.











11 commentaires
Les déclarations des magistrats montrent un malaise au sein du PNF. Une auto-critique constructive pourrait être bénéfique.
Il serait intéressant de connaître les mesures concrètes envisagées pour améliorer la communication future.
Les quatre jours de silence après le jugement ont été mal perçus. Une décision courageuse aurait été d’assumer publiquement les conclusions.
Le silence peut être interprété comme un manque de confiance dans les décisions prises.
Une affaire complexe qui soulève de nombreuses questions sur la transparence des campagnes électorales. Le PNF a du pain sur la planche pour restaurer sa crédibilité.
Effectivement, la communication après le jugement aurait pu être mieux gérée pour éclairer le public.
Les magistrats anonymes ont raison de souligner l’importance de la pédagogie judiciaire.
La réputation du PNF est en jeu après cette affaire. Il est crucial de rétablir la confiance des citoyens dans le système judiciaire.
Restaurer la confiance passe aussi par une meilleure transparence dans les procédures judiciaires.
Il est surprenant que le PNF n’ait pas anticipé la bataille médiatique après un tel verdict. La communication de crise semble avoir fait défaut.
C’est une leçon pour toutes les institutions qui doivent gérer ce type de dossiers sensibles.