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« Regardez bien, les enfants, cet incroyable glacier avec ses crevasses bleues ! Ce sera peut-être le seul que vous verrez de toute votre vie ! » L’exhortation de ce père de famille new-yorkais à ses jeunes enfants, alors que la télécabine du Matterhorn Glacier Paradise entre, lundi 22 décembre, dans la gare la plus haute d’Europe, à 3 883 mètres d’altitude, est précisément ce que recherchent les responsables de la station de Zermatt : un effet de sidération.
Les nacelles de cette nouvelle remontée mécanique luxueuse, qui a coûté 55 millions de francs suisses (59 millions d’euros), en service depuis deux ans, sont équipées de sièges chauffants. Certaines disposent aussi d’un plancher en verre permettant d’admirer le glacier du Théodule, qui fond doucement. En 2025, les glaciers du pays ont enregistré en moyenne un recul de 3 % de leur volume, et de 25 % depuis 2015.
Plus le réchauffement climatique s’accélère, plus il faut monter haut pour « profiter » du spectacle, au fur et à mesure que la glace se retire. A cette altitude vertigineuse, le panorama sur la trentaine de sommets de plus de 4 000 mètres alentour est exceptionnel, mais ce n’était plus suffisant. Un autre téléphérique dernier cri permet depuis l’hiver précédent de rejoindre le versant italien des cimes, vers la station de Cervinia, en haut de Valtournenche, dans le Val d’Aoste. Ainsi reliés, les deux domaines sur les versants nord et sud du Cervin offrent 360 kilomètres de pistes, dont une bonne partie au-dessus de 3 000 mètres d’altitude. Prix du forfait journalier : 105 francs suisses, soit 113 euros.
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8 commentaires
Un exemple frappant de comment le tourisme tentes de s’adapter au changement climatique, malgré les coûts astronomiques.
55 millions pour une télécabine de luxe alors que les glaciers fondent… Un investissement controversé, surtout avec la crise climatique actuelle.
Les paradis artificiels comme Zermatt misent sur l’expérience, mais jusqu’à quand ? Le spectre du réchauffement plane toujours.
Les sièges chauffants et les planchers en verre c’est sympa, mais ça ne comble pas la perte de glace. La nature ne se remplace pas.
Entre l’effet ‘wahou’ cherché et la réalité du dérèglement climatique, le contraste est saisissant. La question de l’éthique de tels projets se pose.
La course à la neige à Zermatt montre à quel point les stations de ski doivent s’adapter au réchauffement climatique. Une solution coûteuse mais nécessaire ?
Le recul des glaciers est alarmant. Ces installations semblent plus être un pansement sur une jambe en bois que des solutions durables.
On pourrait se demander si ces infrastructures extravagantes ne voient pas l’arbre qui cache la forêt, à savoir la disparition des glaciers. Où s’arrêtera la course ?