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Impossible ou presque de se perdre dans la médina de Tunis pendant le festival Dream City. A chaque coin de boutique, au moindre carrefour, des affichettes rose et orange collées sur les murs flèchent les adresses. Et pour peu que le regard erre trop longtemps en quête d’un repère, quelqu’un vous hèle et vous demande où vous désirez aller. Le sésame ? Un ruban orange passé autour du cou, facile à identifier, qui est le laissez-passer de la manifestation pilotée depuis sa création en 2007 par les chorégraphes Selma et Sofiane Ouissi. Et un signe de reconnaissance pour se retrouver dans la foule et le dédale de la trentaine de lieux tous plus épatants les uns que les autres accueillant installations et performances.

Investir la médina comme terrain d’art et de jeu, quelle idée vertigineuse ! C’est le défi de Dream City, biennale « d’art dans la cité », qui fête sa 10ᵉ édition jusqu’au 19 octobre. « C’est pour nous un laboratoire de pensée qui rassemble toutes les couches de la société, résume Sofiane Ouissi. Travailler dans la médina, c’est une manière de détruire les frontières. L’autre en face de nous n’est pas une image, c’est une histoire qu’il faut rencontrer. » Les artistes, sœur et frère, revendiquent de « penser à partir du corps, mais de ne pas se retrancher dans la danse ». D’où ce programme tentaculaire, conçu avec le codirecteur Jan Goossens, de 56 œuvres entre arts visuels, concerts, spectacles théâtraux et chorégraphiques, ateliers.

Ouverture et inclusion ne sont pas des vains mots pour ces figures de la scène tunisienne. Elles trouvent une incarnation concrète dans leur quartier général : l’association L’Art Rue, fondée en 2006 par le duo, qui mène de front création et action culturelle. Nichée en bordure de la médina, elle profite d’un somptueux palais, le Dar Bach Hamba, inscrit en 2020 sur la liste du patrimoine tunisien. Autour de la fontaine de la cour, et à tous les étages, vendredi 3 octobre, l’effervescence est permanente.

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7 commentaires

  1. Un ruban orange comme laissez-passer, quelle idée simple et efficace. Cela doit faciliter les déplacements entre les différents lieux.

  2. Sophie Dubois le

    La médina de Tunis semble se prêter parfaitement à ce type de manifestation. J’imagine les performances sur fond de ruelles étroites.

  3. Rassembler toutes les couches de la société, c’est le vrai défi de l’art. Souhaitons que cette édition soit à la hauteur des précédentes.

  4. Louis Richard le

    Les festivals d’art urbain comme celui-ci peuvent vraiment transformer la perception d’un quartier. Espérons que l’effet perdure.

  5. Je me demande comment les habitants de la médina réagissent à cette invasion artistique. Cela doit créer une dynamique particulière.

  6. Chloé Durand le

    Un festival comme Dream City donne une nouvelle vie à la médina de Tunis. Dommage que je ne puisse pas y assister en personne cette année.

  7. Chloé Bernard le

    Intéressant de voir l’art investir des espaces si chargés d’histoire. J’espère que cela encourage une réflexion sur la préservation culturelle.

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