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LETTRE DU CANADA

Les coyotes sont presque des voisins de palier pour Kerry Bowman, bioéthicien à l’Ecole de l’environnement de l’université de Toronto. Le soir, en rentrant du travail à vélo dans son quartier résidentiel de Parkdale, il croise « ces filous », comme il les appelle, en train de zigzaguer entre les érables ou d’errer devant ses fenêtres, quand il se réveille aux aurores. Des citoyens discrets, des ombres fugaces, qui se délectent des rongeurs de la ville la plus peuplée du pays – plus de 7 millions d’habitants dans l’agglomération torontoise – ou de restes de sandwichs oubliés sur le trottoir, avant de s’évanouir dans la nuit.

Un soir, les yeux de Kerry Bowman se posent sur l’un d’entre eux, plus imposant que d’autres, hirsute, la queue touffue, aux faux airs de loup. L’animal plonge aussi ses yeux dans le regard du chercheur. « On se sent transpercé : ce n’était pas un regard terrifiant, mais surprenant, profond. J’ai eu un peu peur, mais je n’ai pas paniqué. » Etait-ce juste un coyote ou bien un « coyloup » ?

Pendant la décennie 2010-2020, l’usage du mot « coyloup » se répand dans les médias nord-américains, qui les associent parfois à des animaux plus agressifs, en surfant sur les peurs enfantines associées au « grand méchant loup ». Mais, petit à petit, le travail de démystification des chercheurs paie : « De plus en plus de gens savent que les coyloups ne sont pas une nouvelle espèce plus dangereuse ; ils sont en réalité des coyotes de l’Est, qui se sont hybridés avec le loup de l’Est et aussi avec le chien », détaille Kerry Bowman.

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7 commentaires

  1. Les coyotes sont devenus des survivants urbains, tout comme nous. Peut-être que la ville a besoin d’adapter ses infrastructures pour Vivre ensemble en harmonie ?

    • Cela soulève la question des déchets et des pratiques de compostage. Moins de restes dans les poubelles équivaut à moins d’animaux attirés.

  2. Intéressant de voir comment la faune urbaine s’adapte et cohabite avec les humains. Les coyotes et leurs hybrides étaient peut-être rares il y a quelques années, mais ils font désormais partie du paysage torontois. La ville devra peut-être trouver un équilibre à long terme avec ces animaux.

    • Les coyotes sont-ils vraiment plus agressifs que les loups ou est-ce une perception médiatique ? Il faudrait des études plus poussées sur leur comportement.

    • Effectivement, cette cohabitation pose des questions de sécurité et de gestion urbaine. Les autorités doivent agir avec prudence pour éviter les conflits tout en préservant l’écosystème.

  3. Un bioéthicien qui observe les coyotes de si près ? La rencontre semble avoir été à la fois fascinante et un peu troublante. Ces animaux symbolisent la nature qui reprend ses droits en milieu urbain.

    • Oui, c’est un phénomène typique des grandes villes où l’expansion humaine réduit l’habitat naturel des animaux. Toronto n’est pas la seule concerne.

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