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Originaires des Hautes-Alpes, les époux Duvivier avaient fini, au fil de leurs vacances en Corse, par s’y sentir un peu chez eux. L’amitié nouée avec des entrepreneurs de Propriano (Corse-du-Sud) les avait même convaincus d’accepter leur proposition de racheter, en 2018, leur glacier, baptisé La Marine. Une belle affaire donnant sur le petit port de cette cité touristique (4 000 habitants l’hiver, 40 000 l’été) de la microrégion du Valinco. Peut-être pour se rassurer sur une terre jalouse de son indépendance, les Duvivier répétaient à l’envi qu’ils avaient accepté cette proposition parce que les vendeurs ne voulaient pas de repreneurs locaux, jugés « mauvais payeurs ». Sauf que l’aventure a tourné au cauchemar avec une série d’attentats contre La Marine… Florence et Sébastien Duvivier ont alors pris la mesure d’un système clanique capable d’imposer une terreur dont les Corses eux-mêmes sont bien souvent les premiers à souffrir.
Sept ans ont passé. Et voici le couple de retour sur l’île, cette fois comme partie civile devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio, appelé à juger leur affaire du 24 au 28 novembre. Une audience qui s’annonce plus importante qu’il n’y paraît : il ne s’agit pas, pour la justice, de se pencher sur les seules mésaventures d’un couple de continentaux peut-être trop naïfs, mais de plonger en eau profonde au cœur du Valinco, symbole d’un territoire corse où le légal et l’illégal s’entremêlent souvent. L’ordonnance de renvoi devant le tribunal aide à comprendre, notamment grâce au recours massif aux écoutes téléphoniques, ce que signifie l’expression « clientélisme mafieux ».
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9 commentaires
Le cas des Duvivier montre à quel point certains investisseurs peuvent être pris dans des conflits locaux. Une leçon pour ceux qui rêve d’acheter en Corse.
Oui, il faut bien se renseigner avant de s’engager, surtout dans des zones sensibles.
Les violences en Corse semblent dépasser les simplifications médiatiques. Y a-t-il vraiment une ’emprise’ généralisée, ou des cas isolés?
C’est une question que soulève exactement l’article, entre réalité et perception.
7 ans après les faits, le procès offre enfin une lueur d’espoir pour une justice rendue. Mais rétablir la confiance à Propriano, une autre histoire.
Juste, malgré la lenteur de la justice, ses décisions peuvent parfois apaiser les tensions.
Cette affaire met en lumière les tueries qui persistent en Corse, malgré le tourisme. Comment cette terre si belle peut-elle encore sombrer dans de telles violences?
Hélas, la Corse n’est pas seule dans ce cas. Beaucoup de régions souffrent de ces dynamiques.
C’est un problème complexe, lié à des tensions historiques et économiques. Les solutions ne seront pas simples.