Listen to the article

0:00
0:00

Au 6 bis de l’étroite cité Véron, au bout de cette impasse du 18e arrondissement tapissée de vignes, juste derrière les grandes ailes du Moulin-Rouge battant l’air de Paris, se trouve l’antre discret d’un géant. Ici, Jacques Prévert (1900-1977), le poète préféré des écoliers, a rêvé, aimé, écrit chansons et scénarios, de 1954 à sa mort en 1977. Ici, il a reçu ses amis, les non moins illustres Gabin, Picasso, Calder. Ici, le copain photographe Robert Doisneau (1912-1994) a immortalisé l’écrivain et dessinateur à sa table de travail.

En apparence, rien n’a changé, et pourtant, une méchante lettre a grimpé les deux étages, transmise par un huissier de justice. Le propriétaire des lieux, qui se trouve être le Moulin-Rouge, porte un projet patrimonial qui implique de chasser l’esprit de Prévert, ses souvenirs et son parfum d’éternité. Le cabaret veut rendre sa place à la célèbre Mistinguett (1875-1956) en retrouvant les volumes historiques de l’ancienne salle des années 1920-1930, où elle se produisait. Ce qui implique de récupérer l’appartement contigu de Prévert.

Il vous reste 84.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager.

Salle de presse de TheNews.re. Nous couvrons l'actualité réunionnaise et internationale avec rigueur et objectivité. Notre mission : informer les citoyens avec des analyses approfondies sur la politique, la société, l'économie et la culture.

8 commentaires

  1. Intéressant de voir comment le passé artistique de Paris continue d’inspirer des conflits. Peut-être faut-il repenser l’usage de ces espaces verdoyants.

  2. Quelle triste situation de voir un lieu empli de souvenirs littéraires menacé. Le Moulin-Rouge devrait préserver ce patrimoine culturel autant que possible.

  3. Pierre Bernard le

    La culture parisienne est si riche, c’est dommage de devoir choisir entre deux héritages aussi importants. Et si on créait un musée dédié ?

Laisser une réponse