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L’intense pollution atmosphérique qui sévit dans la capitale indienne, New Delhi, est à l’origine de plus de 200 000 cas de maladies respiratoires graves entre 2022 et 2024, a annoncé un haut responsable du ministère de la santé indien, mardi 3 décembre.
La mégapole de 30 millions d’habitants baigne en permanence dans un épais brouillard toxique généré par les usines et la circulation automobile, auquel s’ajoutent chaque hiver les fumées des brûlis agricoles provenant des régions environnantes.
Depuis la mi-octobre, la concentration en microparticules PM2.5 – les plus dangereuses, car diffusées directement dans le sang – y est souvent des dizaines de fois supérieures au niveau maximum quotidien recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La municipalité et le gouvernement central n’ont jusque-là mis en œuvre que des mesures dérisoires (ensemencement des nuages, drones « arroseurs », tours diffusant de l’air filtré).
Trente mille hospitalisations
« Les analyses suggèrent que l’augmentation de la pollution atmosphérique est associée à une hausse des admissions aux urgences », a déclaré le ministre de la santé, Prataprao Jadhav. Sur 200 000 cas de maladies respiratoires associées à la pollution recensées de 2022 à 2024, 30 000 ont requis l’hospitalisation du patient.
Il a toutefois précisé que la mauvaise qualité de l’air ne pouvait pas être la seule cause de ces hospitalisations. « Les conséquences sanitaires de la pollution atmosphérique peuvent être associées à d’autres facteurs tels que les habitudes alimentaires, les conditions de travail ou le niveau de vie », a souligné le ministre.
Une étude publiée l’an dernier dans la revue médicale britannique The Lancet a estimé à 3,8 millions le nombre d’Indiens morts à cause de la pollution de l’air entre 2009 et 2019.









7 commentaires
Ces chiffres sont alarmants et montrent l’urgence d’agir pour améliorer la qualité de l’air à New Delhi. Les solutions existantes semblent insuffisantes face à l’ampleur du problème.
Il faudrait peut-être envisager des mesures plus radicales pour réduire les émissions industrielles.
Oui, et ce qui est inquiétant, c’est que la situation empire chaque hiver avec les brûlis agricoles.
Les microparticules PM2.5 sont en effet extrêmement dangereuses. Le fait qu’elles dépassent si souvent les normes de l’OMS est un scandale.
Et pourtant, personne ne semble vraiment pressionner pour des changements significatifs.
200 000 cas de maladies respiratoires en trois ans, c’est effrayant. Comment les autorités peuvent-elles laisser une telle situation persister ?
La corruption et le lobbying des industriels y sont probablement pour beaucoup dans cette inaction.