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Alinor (le prénom a été modifié), 3 ans, fait pipi dans sa culotte et ne parle plus. Sa mère raconte aux enquêteurs que sa toute petite fille ne va pas bien depuis « cette histoire ». Des réactions cutanées liées au stress sont apparues dans son dos et sa bouche. Quand elle sort de chez la psychologue qui la suit, elle se met parfois à taper sa mère et à jeter les objets qu’elle trouve sur son passage.
« Une fois, elle est allée faire pipi et s’est mise à hurler de douleur parce qu’elle s’était griffée au sang. » La mère poursuit : « Elle expliquait que c’était sale et qu’elle voulait l’enlever parce que Frédéric y avait touché. » Nous sommes en juin 2019. Trois mois plus tôt, Alinor avait confié à sa mère que Frédéric S. lui avait fait des « guilis sur la pounette » mais que c’était « un secret ».
Frédéric S., 53 ans, est alors animateur périscolaire au sein de l’école maternelle d’Alinor, à Rezé (Loire-Atlantique), au sud de Nantes. Il emmène les enfants à la cantine, les prépare pour la sieste et s’en occupe après l’école. Lorsque Alinor se met à parler, il vient d’être suspendu à la suite d’un autre signalement. Une fillette de 4 ans a elle aussi révélé un « secret » à sa mère, puis aux enquêteurs : l’animateur quinquagénaire lui aurait fait un bisou « bien sur la bouche » et un autre « un peu sur la bouche et un peu sur pas la bouche », soit la commissure des lèvres. « Il avait dit “tu dis pas à ta maman” mais moi je l’ai dit à ma maman », dévoile-t-elle à une brigadière, qui lui donne deux peluches pour qu’elle puisse montrer précisément ce qui lui est arrivé.
D’autres récits d’enfants suivront. L’une décrit un doigt dans la bouche, un autre « dans le tuyau des fesses » ; une troisième « des bisous baveux d’escargot », une autre un baiser sur la « zézette » ; une autre encore raconte qu’il aurait « ouvert sa braguette » et « fait pipi sur le visage ». Plusieurs évoquent également une peluche surnommée « Casse-croûte », qui les aurait embrassés sur la bouche ou leur aurait baissé la culotte. « Casse-croûte » est un lapin bleu utilisé par Frédéric S., notamment lors des repas à la cantine.
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8 commentaires
Ces témoignages sont glaçants. Il faut absolument renforcer les protocoles de protection dans les écoles.
Tout à fait d’accord, la sécurité des enfants doit être la priorité absolue.
C’est choquant de voir des enfants si jeunes traumatisés par de tels gestes. Il est crucial que la justice agisse pour protéger les victimes et sanctionner les agresseurs.
Effectivement, ces actes sont inacceptables et doivent être condamnés fermement.
On se demande comment un tel individu a pu passer inaperçu aussi longtemps. Les contrôles doivent être renforcés.
Triste de constater que des enfants innocents subissent ces violences. J’espère que les procédures judiciaires aboutiront rapidement.
Les procédures judiciaires sont souvent longues, mais l’urgence est de prendre en charge ces enfants.
Comment une telle situation a pu mettre si longtemps à révéler ? Les enseignants et les surveillants ont-ils manqué de vigilance ? La question mérite d’être posée.