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Un petit signe respectueux de la main, des paroles chaleureuses. Pas de familiarité, mais des regards qui débordent d’admiration. Dans la rue du Commerce, l’une des plus animées de Mamoudzou, la capitale de Mayotte, malgré la chaleur écrasante de l’été austral, tout le monde salue Zily. Installée à l’ombre de la terrasse de son magasin de vêtements – son activité parallèle –, l’autrice-compositrice-interprète, élégamment vêtue d’un salouva vert au fil d’or et d’un kishali (châle) assorti, ne manque pas de répondre « marahaba » (« merci ») en posant une main sur son cœur. Connue « des Mahoraises et Mahorais de 2 à 99 ans », admet l’artiste de 42 ans dans un grand éclat de rire, Zily est la voix de Mayotte. Ses chansons en shimaoré et kibushi (les deux langues locales) puisent dans les musiques traditionnelles de l’archipel revisitées avec de l’afrobeat, de l’amapiano.
A Mayotte, Zily est « partout », résume, éblouie, Maïmouna Omar, élève de terminale à Mamoudzou. Dans les fêtes familiales, dans les discothèques, même dans les sonneries de fin de classe des établissements scolaires. « Elle est notre Aya Nakamura nationale, s’émerveille Baraka Mahamouda, 35 ans, cheffe d’entreprise. Une fierté pour Mayotte, un modèle pour nous. Elle a réussi à faire sa place dans l’Hexagone. » Référence à cette reconnaissance nouvelle : être la première artiste mahoraise à se produire dans une grande salle parisienne, au Casino de Paris, le 22 mai 2026. Source d’inspiration dans le département le plus pauvre de France, Zily donne un autre récit de Mayotte que celui d’un territoire sans cesse bouleversé par des crises sécuritaires ou sanitaires, et dévasté il y a un an par le cyclone Chido, le 14 décembre.
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13 commentaires
J’ai hâte d’écouter ses compositions pour me faire une idée de ces mélanges musicaux.
Une bonne idée, ses titres méritent vraiment l’attention.
C’est fascinant de voir comment la musique fusionne des influences si variées pour toucher toutes les générations.
Vrai, un pont entre le traditionnel et le contemporain, quelle réussite.
Même dans les écoles, on utilise sa musique? Elle doit vraiment avoir un impact énorme sur les jeunes.
Oui, sa popularité semble indiscutable, c’est un choix judicieux.
Des vêtements, de la musique… Zily montre la polyvalence des talents locaux. Impressionnant.
Effectivement, une artiste qui diversifie ses activités tout en restant connectée à ses racines.
Un article qui met en lumière un talent riche et diversifié, bravo à la rédactrice.
Tout à fait, écrire sur des figures locales inspirantes est essentiel.
Zily semble incarner l’unité culturelle de Mayotte à travers sa musique. Un vrai symbole local.
Elle rappellerait presque la force d’Aya Nakamura, mais ancrée dans l’authenticité locale.
Exactement, sa participation aux traditions tout en modernisant le son est captivante.