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C’est un chantier jugé « primordial », parmi tous ceux qui ont été entamés pour la reconstruction de Mayotte, ravagée par le cyclone Chido le 14 décembre 2024 : recenser le nombre d’habitants du territoire afin de calibrer les lourds investissements à venir. Une mission classique pour l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui se présente toutefois comme un défi majeur, en raison de polémiques récurrentes et de mises en cause de ses compétences.
Depuis plusieurs années, l’établissement public indépendant est accusé, et plus seulement par le personnel politique local, de sous-estimer la « population réelle » du territoire en ne comptant pas toute une partie des habitants sans papiers qui vivent dans les bidonvilles, regardés comme hostiles. Avec pour conséquence de fausser le niveau des financements publics octroyés aux collectivités locales.
Réclamée par l’ancien premier ministre (décembre 2024-septembre 2025) François Bayrou, l’organisation d’un nouveau recensement va entrer, après plusieurs mois de préparation, dans sa phase finale. Près de 800 agents recenseurs vont sillonner, du 27 novembre au 10 janvier 2026, le 101ᵉ département de France. « Une sorte d’opération commando avec des moyens exceptionnels, décrit Bertrand Kauffmann, inspecteur général à l’Insee et chef du projet de recensement 2025 de Mayotte. Il sera exhaustif et total. Il va toucher toute la population et partout. Et dans un temps limité. »
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17 commentaires
Les questions sur l’exactitude des chiffres à Mayotte sont préoccupantes. Comment peuvent-ils justifier des financements publics de manière équitable sans une comptabilité précise ?
C’est ce que ce recensement doit déterminer. L’Insee a tout intérêt à démontrer sa méthodologie cette fois-ci.
Avec l’arrivée de nouveaux agents, peut-être que Mayotte verra enfin ses besoins pris en compte correctement.
Avec les dégâts du cyclone, Mayotte a besoin de toutes les ressources possibles. Un recrutement précis est donc impératif.
Surtout après les critiques récurrentes sur le manque de transparence des chiffres.
Encore une fois, la sous-estimation des habitants sans-papiers pose problème. Pourquoi cette opacité persiste-t-elle ?
Par manque de moyens ou volonté politique ? La question mérite d’être posée.
Un recensement exceptionnel pour une situation exceptionnelle. Mayotte a subi trop de négligences, espérons que cela change.
Les promesses sont nombreuses, mais les actes manquent souvent. On verra si cette fois-ci, ce sera différent.
800 agents pour recenser Mayotte en deux mois, voilà une opération d’envergure. J’espère qu’ils seront bien accueillis malgré les défis logistiques.
Avec des bidonvilles difficiles d’accès, l’opération sera effectivement complexe. Mais nécessaire.
Je reste sceptique sur l’efficacité d’un tel recensement après tant de polémiques passées. Les résultats seront-ils plus fiables cette fois ?
La méthodologie a été repensée, mais la confiance reste à gagner.
Un recensement plus précis à Mayotte pourrait enfin clarifier les besoins réels de cette île fragile. J’espère que cette opération inclura toutes les communautés, qu’elles soient régulières ou non.
C’est un pas essentiel, mais il faudra veiller à la transparence des résultats pour éviter de nouvelles controverses.
Si ce recensement inclut enfin la population informe, les financements publics pourrayeront mieux les véritables besoins de l’île.
Exactement, une meilleure allocation des fonds pourrait vraiment faire la différence dans les services publics.