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« Ici, on crée des épidémies. » Sortant d’un pas décidé du camp informel de Tsoundzou I, au sud de Mamoudzou, pour trouver de « l’aide à la Croix-Rouge » et « quelque chose à manger », Chéribibi Bonyona, 37 ans, espère, d’une voix puissante, alerter. Un accès limité à l’eau, pas de toilettes, la boue dès la moindre pluie tropicale, beaucoup de promiscuité : les conditions de vie sont effroyables pour ces centaines de demandeurs d’asile ou réfugiés qui s’y entassent, originaires pour une grande majorité de l’Afrique des Grands Lacs et de la Corne du continent, mais aussi du Yémen et d’Afghanistan.

« C’est compliqué. Encore plus pour ceux avec des enfants », se désole cette ressortissante de la République démocratique du Congo (RDC), qui explique avoir fui la guerre menée par les rebelles M23 et n’avoir « aucune nouvelle » de son mari.

Tous ont trouvé refuge dans ce nouveau camp reconstruit à la hâte, à moins d’un kilomètre du précédent campement de fortune démoli sur ordre de la préfecture de Mayotte, le 22 octobre, dans le cadre de la loi ELAN pour lutter contre l’habitat insalubre et l’occupation illégale. Les familles ont rassemblé quelques affaires, matelas et casseroles, avant de s’installer sur une bande de terre, entre les grillages du village relais Coallia, consacré à l’hébergement d’urgence et à l’insertion, et celles du chantier de la future station d’épuration de la ville.

Des deux côtés d’un étroit chemin de terre rouge, elles ont réparti des matelas récupérés, sous des tentes bricolées avec des bâches en plastique et des tiges de bambou coupées dans les forêts voisines. La chaleur de l’été austral transforme ces abris en four. Au sol, des palettes de bois servent à se protéger de l’humidité. Les vêtements sont entassés dans des sacs de courses suspendus au plafond.

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9 commentaires

  1. La situation des réfugiés à Mayotte met en lumière les faiblesses structurelles du système d’accueil. Comment éviter ces déplacements répétés ?

    • Une solution durable implique une coordination entre l’État, les associations et les collectivités locales. Travail titanesque mais indispensable.

  2. Les conditions de vie décrits dans ce camp sont réellement préoccupantes. Comment le gouvernement compte-t-il améliorer cette situation à court et long terme ?

    • Une réponse concrète semble urgente, surtout avec l’arrivée de la saison des pluies. Cela pose aussi la question de l’intégration à plus long terme.

    • Vrai, mais les solutions alternatives demandent des investissements et une volonté politique forte, souvent absente dans cette crise.

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