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Ego artistique démesuré du réalisateur ou pratique parfaitement déloyale du producteur ? Le tribunal correctionnel de Lyon est saisi d’une épineuse question, à propos du film Maria Callas : lettres et mémoires (2023), pollué par une polémique depuis sa sortie sur les écrans. L’auteur et réalisateur Tom Volf a lancé avec son avocat une procédure sur citation directe pour « contrefaçon », délit puni d’une peine maximale de trois ans d’emprisonnement, contre la société de production (SIC) Pictures.
Tom Volf reproche au producteur d’avoir diffusé une version inachevée du film consacré à la diva, sans respecter le « final cut », c’est-à-dire le droit de regard du réalisateur sur l’ultime version du montage. Il réclame 300 000 euros de préjudice matériel, et 100 000 euros de préjudice moral. « Non seulement la production n’a pas demandé l’autorisation du réalisateur, mais elle était parfaitement informée qu’il s’opposait à l’exploitation de cette version, qu’elle a considérée elle-même comme inachevée, nous en avons la preuve », soutient Paul Le Fèvre, avocat de Tom Volf.
Le plaignant estime que son droit d’auteur a été bafoué, d’autant qu’il est à l’origine du projet. Pris de passion pour la cantatrice grecque morte en 1977, Tom Volf a réalisé en 2017 un premier documentaire intitulé Maria by Callas, suivi d’un livre publié en 2019 et titré Maria Callas : lettres et Mémoires (Albin Michel). « Grâce à lui, la vie et l’œuvre de Maria Callas continue de briller en France et dans le monde entier, touchant un public élargi », insiste Me Le Fèvre.
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11 commentaires
Je me demande quelles seront les conséquences juridiques pour la société de production si elle est reconnue coupable de contrefaçon.
Les dommages et intérêts demandés sont particulièrement élevés, ce qui montre la gravité des accusations.
La passion pour Maria Callas semble avoir inspiré ce projet, quelle déception de voir ce genre de litige l’entacher.
Espérons que le tribunal saura faire la lumière sur cette affaire.
Quel scandale que ce film soit exploité sans l’accord du réalisateur, surtout s’il s’agit d’une version inachevée.
C’est effectivement une situation déplorable pour un projet qui met en avant une légende comme Maria Callas.
Ce cas remet en lumière l’importance du respect du ‘final cut’ pour les réalisateurs.
Totalement d’accord, c’est une question de respect du travail créatif.
Incroyable de voir un tel conflit artistique autour d’un film aussi attendu, cela montre à quel point la collaboration entre réalisateur et producteur peut parfois être complexe.
Absolument, et cela soulève des questions sur la propriété intellectuelle dans le cinéma.
J’espère que cette affaire sera résolue rapidement pour que le public puisse enfin découvrir l’œuvre dans sa version finale.