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L’Europe n’a plus le luxe de dormir : il faut ouvrir les yeux ! Alors que de plus en plus de pays tombent sous la coupe d’autocrates, le bafouement des traités et des accords internationaux est désormais monnaie courante. La Chine et la Russie menacent d’étendre leurs territoires par la force et l’Amérique de Trump ne cache plus son envie de leur emboîter le pas. Face à la logique de l’agression, une seule chose compte : la puissance – avant tout militaire, mais aussi technologique et économique.
De toute évidence, seules trois armées peuvent se partager le titre de superpuissance militaire : les Etats-Unis, la Chine et la Russie. L’Europe devrait être la quatrième. Cependant, on ne s’invite pas à la table des maîtres du monde en s’appuyant sur une protection incertaine de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ou en se cachant derrière le parapluie nucléaire américain. Aujourd’hui, l’Europe s’y présente même en invité de seconde zone et en spectateur de ce qu’il s’y joue : nos ressources se dilapident dans la conception de programmes d’armements nationaux, multipliant les doublons à travers le continent.
Prenons l’exemple des trois avions de combat européens : l’Eurofighter, le Rafale et le Gripen. Trois projets parallèles dont aucun n’approche le degré de sophistication du chasseur F-22 américain et cela pour le triple du prix. Que faut-il donc faire ?
Tout d’abord, nous devons apprendre de la manière dont les dépenses militaires sont administrées outre-Atlantique. Un bon exemple est le contrat du nouveau chasseur américain. Deux constructeurs sont invités à présenter leurs offres. Chacun bâtit deux prototypes, l’un avec un moteur General Electric, l’autre avec Pratt & Whitney, les deux intégrant directement des prestataires majeurs, comme Boeing. Finalement, au terme d’une procédure exigeante, Lockheed Martin remporte l’appel d’offres en étant contraint d’intégrer son concurrent défait à hauteur d’un pourcentage du contrat. Résultat : le gouvernement obtient une solution efficace tout en préservant la concurrence.
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14 commentaires
L’analyse est pertinente mais je me demande comment l’Europe peut réellement renforcer sa position sans coopération renforcée entre les États membres.
Vous avez raison, la fragmentation actuelle est un frein majeur à notre influence géopolitique.
La Chine et la Russie agissent avec une agressivité croissante, et l’Europe semble impuissante face à cela.
C’est un constat alarmant, mais peut-être que l’UE commence à en prendre conscience.
L’Europe doit impérativement investir davantage dans ses capacités technologiques pour rivaliser avec les autres puissances.
Tout à fait d’accord, mais cela nécessite une vision stratégique et des financements consentis.
Les ressources militaires européennes sont effectivement déployées de manière inefficace, comme le montre l’exemple des avions de combat.
C’est un problème qui coûte cher et affaiblit notre position face aux superpuissances.
La fragmentation des dépenses militaires entre pays européens est un gaspillage de ressources stratégiques.
Bien dit, mais les égoïsmes nationaux restent un obstacle majeur.
Il est urgent que l’Europe se réveille et cesse de jouer les figurants sur la scène internationale.
Les enjeux sont trop importants pour continuer à traîner des pieds.
La dépendance aux États-Unis pour notre protection est une faiblesse qu’il faut absolument combler.
Pourtant, beaucoup d’États européens hésitent encore à prendre leur indépendance militaire.