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Cinq ans après l’assassinat de Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 par un terroriste à la sortie du collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) où il enseignait, le théâtre tente un exercice délicat : redonner vie, sur la scène, aux huit derniers jours du professeur d’histoire-géographie, depuis les premières alarmes activées jusqu’au moment fatidique de son exécution. Ce projet est mené par trois femmes : Emilie Frèche, autrice, Muriel Mayette-Holtz, metteuse en scène et Carole Bouquet, comédienne.
La popularité de l’actrice, qui fait face au public seule sur le plateau de La Scala Paris, est en soi l’assurance que ce geste mémoriel ne sera pas confiné à une écoute trop confidentielle. Une responsabilité pèse donc sur les épaules de l’interprète, plusieurs fois rattrapée par une émotion qui trouble son élocution. Il n’est sans doute pas évident de s’approprier sans trembler le récit d’événements dont l’enchaînement effraie, sidère et révolte.
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24 commentaires
Comment le public réagit-il à une telle pièce ? Y a-t-il des moments de silence après la représentation ?
Ces sujets laissent rarement indifférent. Des échanges sont à prévoir.
Un silence éloquent en dit souvent plus que des mots.
Le théâtre peut-il vraiment éclaiqer les événements tragiques mieux qu’un documentaire ?
L’immersion dans le récit rend la dimension humaine plus tangible.
Chaque art a sa valeur. Le drame vécu par Samuel Paty mérite plusieurs approches.
Les spectateurs sont-ils préparés à vivre une telle expérience émotionnelle ?
Ce type de représentation permet de réfléchir sur des sujets difficiles.
Préparer ou pas, l’impact sera fort quoi qu’il arrive.
Un sujet difficile à aborder, mais nécessaire. Comment l’équipe a-t-elle réussi à restituer l’émotion sans tomber dans le sensationnalisme ?
La sensibilité de Carole Bouquet apporte une justesse qui évite le pathos. Très impressionnant.
C’est un équilibre délicat. Le spectacle parvient-il vraiment à honorer la mémoire de Samuel Paty ?
Quel courage pour les trois femmes impliquées dans ce projet. Leur approche est-elle respectueuse envers la famille de la victime ?
Un tel projet exige une sensibilité extrême et une collaboration avec les proches.
La famille a été consultée, ce qui est essentiel.
Pourquoi choisir le théâtre pour traiter ce sujet plutôt qu’un film ?
Un film pourrait diluer la puissance du personnage.
Le théâtre offre une intimité unique avec le public.
Ce projet mémoriel est-il un hommage ou une reconstruction maladroite ?
Reconstituer un drame est toujours risqué, mais nécessaire.
L’intention semble sincère, reste à voir l’exécution sur scène.
Quelle difficulté pour Carole Bouquet de jouer seule sur scène une telle histoire ! Avez-vous assisté à la représentation ?
Un solo comme celui-ci exige une maîtrise totale de l’émotion.
Oui, et son interprétation est bouleversante.