Listen to the article

0:00
0:00

Jeannette Loutona arrive ce matin de Joigny, dans l’Yonne. Comme tous les mois, son fils de 14 ans, Yohanéli, atteint de drépanocytose, doit recevoir à Paris une transfusion sanguine à l’hôpital Necker-Enfants malades (AP-HP). Comme tous les mois, il faut faire deux heures de route, s’organiser avec ses collègues aides-soignantes, se loger dans la famille. « Je suis une guerrière », confie-t-elle en souriant. Chloé, la jumelle de Yohanéli, est atteinte de la même maladie génétique, et Jeannette Loutona vient donc bien plus souvent à Necker.

La drépanocytose entraîne la production d’une hémoglobine anormale, qui affecte la forme des globules rouges. Ressemblant à des faucilles, d’où son autre nom, l’anémie falciforme, ils s’agglomèrent dans les vaisseaux sanguins et créent des bouchons. Avec de sérieuses conséquences : anémie, sensibilité aux infections, accidents vasculaires cérébraux (AVC), vieillissement prématuré de tous les organes…

C’est aussi une maladie de la douleur. Celle des crises vaso-occlusives, déclenchées par les agglomérats de globules rouges, est l’une des plus fortes connues. « C’est comme si, à l’intérieur de nous, on avait de tout petits bouts de glace qui râpent dans nos veines », décrit Salimatou B., 33 ans, sous sa couverture chauffante, à l’hôpital de jour pour adultes à Necker. « Cela peut durer cinq minutes ou des jours entiers », ajoute Chloé Loutona. La crise peut entraîner une complication gravissime, parfois mortelle : le syndrome thoracique aigu.

Il vous reste 89.12% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager.

Salle de presse de TheNews.re. Nous couvrons l'actualité réunionnaise et internationale avec rigueur et objectivité. Notre mission : informer les citoyens avec des analyses approfondies sur la politique, la société, l'économie et la culture.

17 commentaires

  1. Louis K. Bernard le

    La drépanocytose est une maladie si complexe et douloureuse. Il est frappant de voir à quel point des patients comme Yohanéli doivent se battre chaque jour.

  2. Je suis surpris par la fréquence des transfusions nécessaires. Les traitements d’avenir pourraient-ils réduire cette charge ?

  3. Marie F. Moreau le

    Un reportage poignant qui met en lumière un combat quotidien bien trop méconnu. Les docteurs doivent faire face à un défi de taille

  4. Claire Bernard le

    Toujours choqué par l’importance des accidents vasculaires cérébraux liés à cette maladie. La recherche doit avancer plus vite.

    • C’est en effet extrêmement difficile, mais il existe des protocoles de soins qui aident, même si c’est loin d’être parfait.

  5. Antoine Moreau le

    Les patients de la drépanocytose doivent souvent payer le prix fort pour des soins qui devraient être accessibles sans difficulté. C’est injuste.

Laisser une réponse