Listen to the article
Une dizaine de parents inquiets se sont réunis, lundi 15 décembre dans la matinée, pour dénoncer l’incendie vraisemblablement criminel du collège Champollion, situé dans le quartier sensible des Grésilles, à Dijon, où sont attendus dans la journée les ministres de l’intérieur et de l’éducation.
« On nous dit qu’on sera reçus plus tard dans un gymnase plus loin, pas ici, car ils attendent des ministres », s’emporte auprès de l’Agence France-Presse Nadia, la mère d’un élève de 6e, qui ne souhaite pas donner son nom de famille. « Mais c’est nous, les parents, qu’il faut recevoir ! » « En tant que maman je m’inquiète », poursuit-elle, en expliquant avoir pris une journée pour rester avec son fils très affecté par la situation. A 11 ans, « il est encore petit » et samedi matin, il était « au bord des larmes » quand il a appris que son collège avait brûlé.
Dans la nuit de vendredi à samedi, un incendie a provoqué d’importants dégâts dans un bâtiment du collège. L’origine volontaire est « très vraisemblable », selon le procureur de la République de Dijon, qui a fait état de « plusieurs départs de feu concomitants ». Le préfet et plusieurs responsables politiques ont estimé qu’il existait un lien entre l’incendie et le récent travail des forces de l’ordre pour mettre un terme au trafic de drogue qui sévit dans le quartier.
« On a brûlé un lieu sacré »
L’établissement, qui ne pourra pas rouvrir à la rentrée de janvier, accueille près de 500 élèves. Cet incendie « met un stop à leur éducation », déplore Nadia, en s’interrogeant pour la suite. « Je sais juste que jeudi et vendredi, ils vont avoir cours en distanciel, mais après les vacances qu’est-ce qu’on va devenir ? »
« C’est un quartier de voyous ici », confirme une autre maman, accompagnée de sa fille de 14 ans, qui refuse de donner leurs nom et prénoms : « Ce serait dangereux pour elle et pour moi. » « C’est inadmissible, on a brûlé un lieu sacré », s’emporte-t-elle : « Et c’est la quatrième fois, parce qu’il y a eu l’école primaire, la médiathèque, deux fois, et là, le collège ! » « L’année dernière, ils ont tiré des mortiers sur le collège ! », ajoute-t-elle en regrettant que sa fille ne soit « pas en sécurité ». Cette mère célibataire se dit très « choquée ». « J’ai pleuré quand ma fille m’a dit pour l’incendie et qu’elle m’a demandé : comment on va faire ? »
« On ne cédera pas, la République ne cédera pas aux intimidations » et le collège rouvrira, promet François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d’Or, venu à la rencontre des parents avant l’arrivée des ministres de l’intérieur, Laurent Nuñez, et de l’éducation, Edouard Geffray.
Le feu a causé d’importants dégâts et le collège devra pourtant rester fermé plusieurs mois pour travaux. Les stigmates ne sont pas trop visibles de l’extérieur, seuls des volets roulants en PVC semblent avoir été tordus sous l’effet de la chaleur.
L’organisation des cours jusqu’à la fin de l’année scolaire sera déterminée « dans les prochains jours », ont assuré les pouvoirs publics dans un communiqué. « On est stressé par rapport à tout ce qui se passe dans le quartier », confie Pascaline, mère d’un élève de 3e, qui se dit dans « le néant complet » pour janvier. « Comment rassurer nos propres enfants si nous, on est angoissés. Comment leur apporter des réponses, si on ne les a pas ? »











16 commentaires
Quel manque de respect pour l’éducation et pour le travail des enseignants. J’aimerais savoir ce qui pousse quelqu’un à commettre un tel acte.
La violence semble déjà ancrée dans ce quartier, c’est inquiétant.
Des bâtiments scolaires incendiés, c’est le symptôme d’un problème plus profond. Le gouvernement doit agir sur les causes.
Cela reflète un échec des politiques sociales dans ces quartiers.
Un incident très préoccupant, surtout pour les enfants et leurs familles. J’espère que les autorités feront toute la lumière sur cet acte criminel.
Totalement d’accord, la sécurité des élèves doit être une priorité absolue.
J’espère qu’ils identifieront rapidement les responsables.
Je suis choqué par l’indifférence des autorités face à la détresse des parents. Une cellule d’écoute aurait dû être mise en place immédiatement.
Les enfants ont besoin de stabilité, pas d’attendre des ministres.
La gestion de la crise semble en effet très insuffisante.
Les parents ont raison d’exiger des réponses. Attendre des ministres dans cette situation semble presque secondaire.
Effectivement, c’est aux parents et aux élèves qu’on devrait apporter des solutions concrètes.
Une enquête rapide et transparente est nécessaire pour rassurer tout le monde.
Tout à fait, surtout avec de jeunes enfants impliqués, c’est inacceptable.
C’est tragique de voir des enfants aussi jeunes confrontés à une telle situation. Les psychologues scolaires devraient être mobilisés rapidement.
Absolument, le soutien psychologique est crucial dans des cas comme celui-ci.