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LETTRE DE BUCAREST
En cette fin novembre, cela fait quatre jours que Bogdan Orodel, 31 ans, n’a plus d’eau chaude ni de chauffage dans son appartement de deux pièces, au 6ᵉ étage d’un immeuble construit sous le régime communiste. Pour se laver, il remplit une grande casserole d’eau qu’il chauffe sur la plaque de gaz, avant de verser le tout dans une large bassine verte. A Bucarest, chacun y va de ses techniques : bouilloire, achat d’un chauffe-eau ou même brûleurs constamment allumés pour chauffer la pièce.
D’ailleurs, cet article est rédigé pendant une coupure à la suite d’un problème sur une canalisation. Par chance, la voisine a une chaudière individuelle au gaz, et une salle de sport n’est jamais loin en cas de dernier recours. Ces salles en profitent, car nombreux sont les Bucarestois qui y prennent un abonnement − s’ils peuvent se le permettre − pour avoir accès à une douche chaude.
Avec ses 1 000 kilomètres de canalisations primaires, qui partent de quatre centrales thermiques alimentées au gaz, ainsi que ses 2 800 kilomètres de tuyaux secondaires, le réseau de chauffage urbain de Bucarest est le deuxième plus grand d’Europe, après celui de Moscou. Ce système centralisé dessert plus de la moitié des quelque 2 millions d’habitants, ainsi que des entreprises et des institutions publiques. Mais ces canalisations vieillissent. Certaines n’ont pas été changées depuis le début de la construction du réseau, dans les années 1960 : l’eau fuit − jusqu’à 2 400 tonnes sont perdues par heure − et les tuyaux se fissurent régulièrement.
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20 commentaires
Je me demande comment les autorités justifient un tel manque d’efficacité dans un réseau aussi stratégique pour la ville.
La corruption et l’incompétence bureaucratique sont souvent pointées du doigt.
Bucarest devrait prendre exemple sur d’autres grandes villes européennes qui ont modernisé leurs réseaux de chaleur.
Oui, mais les priorités budgétaires ne sont pas toujours les mêmes.
La situation à Bucarest montre à quel point les infrastructures vieillissantes peuvent affecter la qualité de vie quotidienne. Une modernisation urgente semble nécessaire.
Espérons que les autorités prendre bientôt des mesures concrètes pour améliorer ça.
Effectivement, c’est un problème courant dans de nombreuses villes, surtout celles ayant des réseaux hérités de l’époque communiste.
Les conditions décrites rappellent celles de certaines villes européennes des années 1960. On pourrait croire que l’UE a fait plus progrès.
Certaines régions ont effectivement été laissées pour compte par les investissements.
La dépendance au gaz pour le chauffage urbain pose aussi des questions énergétiques. Et si on envisageait des alternatives plus durables ?
Une transition vers des énergies renouvelables serait idéale, mais coûteuse à mettre en place.
Ces coupures répétées de chauffage et d’eau chaude doivent être très frustantes pour les habitants. Avoir recours à des solutions temporaires n’est pas durable.
Cela illustre bien les défis logistiques d’un réseau de chauffage urbain aussi vaste.
Intéressant de voir comment les gens s’adaptent malgré les conditions. Mais à long terme, une modernisation du réseau est indispensable.
Exactement, les salles de sport ne sont pas une solution pérenne pour se laver.
C’est une situation qui soulève des questions sur la gestion publique des infrastructures. Les citoyens méritent mieux.
Ces coupures récurrentes doivent coûter énormément en termes économiques, sans parler des désagréments pour les habitants.
Sans compter l’impact sur la santé, surtout en hiver.
Le réseau de Bucarest est immense, mais son entretien laisse clairement à désirer. Pourquoi ne pas investir davantage dans la maintenance proactive ?
Le manque de fonds et de volonté politique est probablement en cause ici.