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En 2022, Art Basel Paris, qui portait alors le nom de Paris +, avait ouvert un jour de grève générale. L’édition 2023 s’est tenue une semaine après le massacre du 7-Octobre perpétré par le Hamas en Israël. Et, en 2024, il a plu dans la nef du Grand Palais… Rien, pourtant, ne semble ébranler Art Basel Paris, qui, depuis quatre ans, a repris le créneau occupé durant quarante ans par la FIAC. Ni le vol rocambolesque au Louvre, dimanche 19 octobre, sévèrement épinglé par la presse étrangère, ni l’instabilité politique hexagonale raillée à l’international ne semblent ternir l’aura de Paris aux yeux du gotha des collectionneurs.
Depuis lundi 20 octobre, il règne dans le milieu une surprenante euphorie. Dans les dîners mondains, les conversations tournent autour des nouveaux locaux de la Fondation Cartier – dont l’ouverture au public est prévue samedi 25 octobre –, de la rétrospective à couper le souffle de Gerhard Richter à la Fondation Louis Vuitton, de l’odyssée de l’art minimal à la Bourse de Commerce. « Entre Londres et Paris, si je dois un jour choisir, ce sera Paris. Ici, c’est le cœur de l’Europe, là où ça vibre, où il y a à la fois un esprit underground et des grands musées », confie Dan Qiao, jeune directrice du centre d’art Tank à Shanghaï, qui visitait pourtant la foire Frieze la semaine précédente.
« J’ai appris à apprécier la ville de Bâle pour ce qu’elle avait à donner. Mais si un jour je ne peux pas me rendre aux deux foires, je choisirai sans doute Paris, avoue le collectionneur israélien Gil Brandes. Ici, on peut faire d’autres choses que voir de l’art toute la journée. » Ce que résume Clément Delépine, le directeur de la foire, qu’il va quitter pour diriger la fondation Lafayette Anticipations : « Autrefois, pour faire du business, on se rendait à Londres, pour être cool on allait à Berlin. Maintenant pour faire du business et être cool, on vient à Paris. Profitons-en le temps que ça dure. »
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16 commentaires
Les grands événements culturels comme Art Basel soulignent l’importance de Paris dans le paysage international. Dommage que l’instabilité politique n’effraie pas plus les investisseurs.
L’art choisit sa propre voie, loin des tumultes géopolitiques. Un bon rappel que la culture dépasse souvent les crises économiques.
Les nouvelles infrastructures artistiques à Paris, comme la Fondation Cartier, ne font qu’attirer davantage de collectionneurs. La ville mise sur cette dynamique.
La comparaison avec Londres met en évidence certains atouts uniques de Paris. Pensez-vous que cette tendance est durable ?
Paris complexe, c’est un terrain de jeu unique pour les amateurs d’art et les collectionneurs.
Étonnant de voir l’art triompher malgré les perturbations politiques et sociales. Paris reste une capitale incontournable du marché de l’art.
Réfléchissez-vous aux implications à long terme de cette euphorie artistique en pleine instabilité mondiale ?
C’est une question pertinente. Peut-être que l’art est justement perçu comme un refuge en temps d’incertitude.
Les cycles économiques influencent toujours les marchés, y compris celui de l’art. Une correction pourrait survenir.
La fondation Louis Vuitton semble jouer un rôle clé dans cette dynamique. Comment évaluez-vous son impact sur le marché parisien ?
Son influence est indéniable, attirant des visiteurs et des investisseurs du monde entier.
Intéressant de noter l’optimisme persistant malgré les défis. Comment expliquez-vous cette résilience du marché de l’art ?
L’optimisme actuel est-il particulièrement fort cette année, ou est-ce une tendance de fond depuis le retour d’Art Basel ?
Il semble que l’enthousiasme ne cesse de croître depuis 2020, mais 2024 marquerait un pic.
La FIAC a laissé un bel héritage, mais Art Basel Paris semble lui avoir donné une nouvelle jeunesse. Un bon signe pour l’avenir ?
Les collectionneurs semblent insensibles aux crises actuelles. À quelle aune jugeront-ils l’impact réel sur leur investissement dans quelques années ?