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Pas à pas, la Syrie sort de son isolement international. Moins d’un an après la prise de pouvoir d’Ahmed Al-Charaa, qui a mis fin à un demi-siècle de dictature du clan Al-Assad, les Etats-Unis ont retiré, vendredi 7 novembre, le président syrien par intérim de leur liste noire des personnalités considérées comme terroristes.
La décision plus que symbolique de Washington était hautement attendue à quelques jours de la venue historique de l’ancien djihadiste à la Maison blanche. Le nouvel homme fort de Damas sera reçu lundi 10 novembre par Donald Trump. Il s’est déjà rendu aux Etats-Unis en septembre, pour s’adresser à New York à l’assemblée générale de l’ONU, mais cette visite à la Maison Blanche est une première pour un président syrien et une consécration pour M. Al-Charaa.
Le retrait de la liste des personnalités et organisations terroristes « est pris en reconnaissance des progrès accomplis par les dirigeants syriens après le départ de Bachar Al-Assad et plus de 50 ans de répression sous le régime Al-Assad », souligne un porte-parole du ministère des affaires étrangères américain dans un communiqué.
Ouverture vers l’Occident et les pays de la région
« Le nouveau gouvernement syrien, dirigé par le président Al-Charaa, travaille d’arrache-pied pour retrouver les Américains disparus, respecter ses engagements en matière de lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, éliminer toute trace d’armes chimiques et promouvoir la sécurité et la stabilité régionales, ainsi qu’un processus politique inclusif, mené et contrôlé par la Syrie », poursuit-il.
Jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU avait levé, sur impulsion des Etats-Unis, les sanctions contre M. Al-Charaa, qui jusque-là avait besoin d’une exemption des Nations unies pour chaque déplacement international.
Dès sa prise du pouvoir, M. Al-Charaa a clairement rompu avec son passé djihadiste, multipliant les ouvertures envers l’Occident, les pays de la région, dont les riches monarchies arabes, et engageant des négociations avec Israël, avec lequel son pays est théoriquement en état de guerre.









14 commentaires
Un ancien djihadiste à la Maison Blanche… L’ironie de l’histoire dépasse tout raisonnement rationnel.
La Syrie sort enfin de l’ombre. Les autres pays suivront-ils l’exemple américain ?
L’Europe et le Golfe observeront avant de bouger, mais cette décision ouvre la voie.
Retirer un dirigeant de la liste des terroristes sans contexte spécifique semble hâtif. Washington prend-t-il vraiment en compte les crimes passés ?
La géopolitique dicte parfois des décisions pragmatiques, peu importe les idéaux.
Al-Charaa attend cette reconnaissance depuis des mois. Voit-on enfin une Syrie réintégrée dans les jeux internationaux ?
La fin de l’isolement syrien marque-t-elle le début d’une ère plus stable ?
Une visite à la Maison Blanche après seulement un an de pouvoir… La Syrie montrerait-elle des signes de stabilisation ?
Al-Charaa n’a pas encore prouvé sa légitimité, mais Washington lui fait confiance. Un pari risqué ?
Une décision symbolique forte, mais quels seront les effets concrets sur les relations entre la Syrie et les États-Unis ?
Al-Charaa devient la figure qui redessine la diplomatie syrienne. Comment vit-on cette transition en Syrie ?
La population syrienne est partagée, entre espoir et méfiance. L’histoire récente rend les Syriens prudents.
Les États-Unis admettent implicitement que la Syrie change. Qui pourra en profiter économiquement ?
Les entreprises étrangères reviendront progressivement, à condition de garanties solides.