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Les crédits de la mission outre-mer pour 2026 ont fait leur entrée, lundi 3 novembre, dans la machine parlementaire, devant les commissions des affaires économiques et des lois de l’Assemblée nationale, réunies pour avis. Officiellement, les « échéances budgétaires majeures » du pays ont retenu dans la capitale la ministre des outre-mer, Naïma Moutchou, qui devait partir, samedi 1er novembre, pour la Nouvelle-Calédonie. C’est la veille, vendredi à 18 heures, au cours d’un tête-à-tête, que le premier ministre, Sébastien Lecornu, lui a ordonné de rester à Paris, alors que son équipe bouclait les valises pour Nouméa.
Sur un peu moins de 3 milliards d’euros de budget en 2025, le ministère de Naïma Moutchou doit perdre, en 2026, 628 millions d’euros en matière d’autorisations d’engagement (− 18 % par rapport à 2025), 153 millions pour ses crédits de paiement (− 5 %).
La réduction de deux mesures en faveur des entreprises, qui mobilisent chaque année, sans exception, parlementaires et lobbys patronaux ultramarins, explique l’essentiel des coupes, avec 650 millions d’euros cumulés : les défiscalisations accordées « en matière d’investissement productif et de logement intermédiaire », prévues à l’article 7 du projet de loi de finances, qui reste à examiner en séance, et les exonérations de cotisations sociales au titre de la loi sur le développement économique des outre-mer dites « Lodeom » – article 9 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, à examiner en séance. Ces dispositifs, justifie Bercy, ont été jugés par l’inspection des finances comme par celle des affaires sociales peu efficaces en matière d’emploi, et propices à la fraude. Mais les députés ont voté leur maintien dans les commissions.
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6 commentaires
Les secteurs du logement et de l’investissement productif sont vitaux. Ces réductions risquent de freiner le développement local. L’État devrait privilégier d’autres économies.
Absolument, surtout dans des régions où le coût de la vie est déjà élevé. Ces mesures pourraient aggraver les inégalités.
Encore une preuve que les politiques d’outre-mer sont sacrifiées pour des économies à court terme. Les conséquences seront durables.
Malheureusement, c’est un schéma récurrent. Les territoires les plus vulnérables paient le prix fort.
Ces coupes budgétaires pourraient gravemente affecter les territoires d’outre-mer, surtout ceux dépendant des aides économiques. J’espère que des solutions alternatives seront trouvées.
C’est vrai, les défiscalisations sont souvent cruciales pour les entreprises locales. Comment pourraient-elles s’adapter sans ces soutiens ?