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Pour l’heure, la plateforme asiatique Shein échappe à une suspension en France, où elle ne vend plus « aucun produit illicite » en ligne, mais reste « sous surveillance rapprochée des services de l’Etat », a annoncé le gouvernement, vendredi 7 novembre, se félicitant d’une « victoire fondamentale » pour les consommateurs et l’ordre public. Toutefois, le gouvernement ajoute que, « pour autant, la procédure de suspension a été déférée à la justice sur la base des premières constatations ».

« Les procédures judiciaires à l’encontre de Shein continuent », a-t-il précisé, et il annonce qu’il engagera également « dans les prochains jours de nouvelles procédures » contre d’autres plateformes – qui n’ont pas été citées – sur lesquelles a été constatée « la vente de produits illicites ». Sébastien Lecornu a demandé un point de situation la semaine prochaine.

Le ministère de l’intérieur a saisi, vendredi, le tribunal judiciaire de Paris, dans le but de « faire cesser les graves dommages à l’ordre public causés par les défaillances répétées de Shein », selon le gouvernement. En outre, concernant la vente de poupées à caractère pédopornographique, quatre enquêtes confiées par le parquet de Paris à l’Office mineurs (Ofmin) sont en cours, selon la même source. La France a également envoyé une demande d’enquête à la Commission européenne, « qui a reconnu la gravité de la situation ».

Plus généralement, « les autorités suivront activement l’évolution de la plateforme, en particulier le maintien de toutes les mesures conservatoires prises par Shein », le gouvernement promettant de prendre « toutes les mesures nécessaires pour empêcher la commercialisation de tout produit illicite ».

« Le Shein d’aujourd’hui n’est pas du tout celui de mercredi »

Sous la menace d’une suspension en France, Shein avait réagi en enlevant des pans entiers de son site, qui vendait des produits interdits. Des avancées reconnues vendredi par le ministre du commerce et des PME, Serge Papin, qui martèle cependant qu’il faut encore « se protéger » contre la plateforme.

Dans le cadre d’une procédure lancée mercredi – jour de l’inauguration de son premier magasin physique et pérenne au monde, au BHV à Paris – par le gouvernement, après la découverte sur son site de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A, Shein avait jusqu’à vendredi soir pour retirer les produits non conformes de son site.

En réaction, l’entreprise fondée en Chine mais basée à Singapour a suspendu « temporairement » les ventes réalisées sur son site français par des vendeurs tiers, sa « marketplace », ainsi que les ventes des produits Shein ne relevant pas du secteur de l’habillement. Vendredi matin, sur BFM-TV/RMC, M. Papin a reconnu qu’avec ces mesures « le Shein d’aujourd’hui n’est pas du tout celui de mercredi ».

Jeudi à l’aéroport Roissy – Charles-de-Gaulle, l’intégralité des colis Shein ont été ouverts par les douanes. Des produits « pas aux normes » et parfois « destinés à un trafic illicite » ont été découverts, selon le ministre. Serge Papin a par ailleurs refusé la possibilité d’une rencontre avec Donald Tang, le patron de Shein, qui lui avait écrit en ce sens.

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4 commentaires

  1. Antoine Bernard le

    Pourquoi ne pas suspendre directement Shein si des produits illicites sont encore détectés ? La patience des autorités a des limites.

  2. La surveillance rapprochée de Shein montre à quel point les plateformes doivent être transparentes sur leurs produits. Espérons que cela serve d’exemple.

  3. Luc S. Richard le

    Les nouvelles procédures contre d’autres plateformes sont-elles liées à des violations similaires ? Le gouvernement devrait spécifier les cas.

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