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Son père fut un dictateur impopulaire. Lui n’a pas remis les pieds en Iran depuis près d’un demi-siècle et brûle de remonter sur le trône. A 65 ans, depuis son exil américain, Reza Pahlavi, fils du chah Mohammad Reza Pahlavi (1919-1980), chassé de son pays par la révolution islamique en 1979, fait aujourd’hui rêver une partie de la société iranienne en mal de perspectives politiques.
« J’ai compris que nous n’avions aucun autre choix que la monarchie constitutionnelle », soupire Samira (un pseudonyme, pour des raisons de sécurité), résidente de Téhéran jointe par Whatsapp, début octobre. « En réalité, cela fait une éternité que nous vivons sous une monarchie. [Le fondateur de la République islamique, Rouhollah] Khomeini et [le Guide suprême, Ali] Khamenei sont des rois qui ne disent pas leur nom », poursuit cette quadragénaire dont les parents avaient manifesté, comme des millions d’Iraniens, pour mettre un point final au règne de la dynastie Pahlavi en Iran, à la fin des années 1970.
Le souvenir de la répression politique en vigueur sous la royauté a-t-il été englouti par les atrocités de la République islamique et les espoirs déçus des derniers candidats « réformateurs » ? La vague de protestations « Femme, vie, liberté », en 2022, provoqué par le calvaire de Mahsa Amini, morte pour avoir mal ajusté son voile, est le plus long et le plus vaste soulèvement de l’histoire du pays. Depuis, des Iraniens de toutes générations regardent, le cœur serré, les images en noir et blanc de femmes en minijupe datant des années 1970, diffusées sur Manoto TV et Iran International, deux chaînes basées à Londres, actives sur les réseaux sociaux et accessibles en Iran grâce à des paraboles et des logiciels anti-filtrage.
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8 commentaires
La monarchie constitutionnelle serait-elle vraiment une amélioration par rapport à la République islamique ? Les exemples historiques montrent que les transitions ne sont pas toujours simples.
Les défis économiques et sociaux de l’Iran sont immenses. Une restauration monarchique pourrait-elle vraiment y répondre ?
La situation politique en Iran est particulièrement complexe. Reza Pahlavi semble incarner un espoir pour certains, mais son héritage familial est lourd à porter.
Intéressant de voir comment certains Iraniens envisagent un retour à la monarchie, même constitutionnelle. Est-ce vraiment la solution aux problèmes actuels du pays ?
L’article soulève des questions sur la perception de l’histoire en Iran. Les souvenirs sont-ils influencés par le présent, ou y a-t-il une volonté réelle de revenir en arrière ?
Les jeunes Iraniens devraient avoir leur mot à dire sur l’avenir de leur pays. Leur opinion compte tout autant.
Un entretien avec des dirigeants iraniens actuels serait tout aussi révélateur. Qu’en pensent ceux qui ont vécu ces deux régimes ?
Est-ce que Reza Pahlavi a un projet réel pour l’Iran, ou est-ce juste une nostalgie du passé ?