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Voilà donc le visage de l’ingérence russe en Europe – tragiquement banal, presque insignifiant. C’est celui de ce jeune homme accusé d’avoir participé aux dégradations perpétrées contre le Mémorial de la Shoah, dans la nuit du 13 au 14 mai 2024, qui s’enferre dans des explications toujours plus filandreuses, toujours plus incohérentes.
Kiril Milushev, ressortissant bulgare de 28 ans, est accusé d’avoir filmé les mains ensanglantées dessinées au pochoir par deux complices sur le Mur des Justes, qui orne la façade du complexe mémoriel, dans le 4e arrondissement de Paris. Lui évoque une virée en France ayant pour seul objet de transporter des cigarettes, puis une soirée arrosée qui aurait dégénéré sans qu’il s’en rende compte. Il n’a rien vu, rien compris, a été « utilisé ». Ce qui ne l’a pas empêché de repartir, quelques semaines plus tard, pour des missions en Allemagne et en Suisse, centrées cette fois sur la dénonciation de la guerre en Ukraine.
Ce procès, qui s’est ouvert mercredi 29 octobre devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris, pour trois jours, est pourtant tout sauf insignifiant. C’est le premier à concerner la série d’ingérences commencée en 2023, mêlant actions matérielles et campagnes en ligne, que les services de renseignement français attribuent à la Russie.
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20 commentaires
Affligeant de constater que des jeunes peuvent être manipulés de la sorte, surtout sur des sujets aussi sensibles que la mémoire de la Shoah.
La naïveté est parfois un terreau fertile pour les partisans de la désinformation.
Ce procès révèle une nouvelle facette de l’ingérence étrangère, même si les motivations financières semblent dominer.
Les motivations financières sont souvent un moteur malheureusement banal.
La dérive des événements pendant cette virée en France est alarmante. Comment peut-on ne pas se rendre compte de tels actes ?
Certainement une combinaison d’alcool et de manipulation psychologique.
Ce procès est un rappel de la fragilité de nos mémoriaux face aux actions d’extrémistes.
La vigilance reste de mise pour protéger ces lieux symboliques.
Démarche financée par Moscou ou initiative isolée ? Les circonstances restent floues.
Les pistes menant à Moscou sont nombreuses, mais les preuves tangibles manquent souvent.
Est-ce que ce procès va servir d’exemple pour éviter de futures ingérences similaires ?
On peut l’espérer, mais les tentions géopolitiques restent élevées.
Ce cas montre à quel point la mémoire historique peut être vulgairement instrumentalisée.
La mémoire historique demeure une cible privilégiée pour certains groupes.
Intéressant de voir comment la justice française traite désormais ces cas d’ingérence étrangère.
La France montre son fermeté sur ces sujets, c’est rassurant.
Quelles seront les conséquences diplomatiques de ce procès ? La Russie semble être un acteur clé dans cette affaire.
Difficile de prédire, mais cela pourrait tendre davantage les relations entre l’Europe et la Russie.
La crédibilité des témoignages de ce jeune homme laisse perplexe, pour ne pas dire irrité.
Ses déclarations semblent en effet cousues de fils trop blancs.