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A l’annonce du jugement, Raphaël Enthoven, manifestement soulagé, a esquissé un sourire avant de féliciter son avocat, Richard Malka. Jeudi 6 novembre, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a relaxé le philosophe et chroniqueur (Europe 1, Franc-Tireur, Arte) du chef « d’injure publique ». Il avait été cité à comparaître, le 23 septembre, par l’association du parti La France Insoumise (LFI).
Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon réclamait la condamnation de Raphaël Enthoven à lui verser 10 000 euros de dommages et intérêts pour un tweet publié par le philosophe le 1er mai 2024. Une publication en réaction à l’exfiltration, ce jour-là, d’une manifestation à Saint-Etienne, sous les quolibets et les jets de peinture, de Raphaël Glucksmann, tête de liste Parti socialiste-Place publique, à plus d’un mois des élections européennes.
Raphaël Enthoven avait alors écrit, sur le réseau social X, en écho aux réactions courroucées de M. Glucksmann après son expulsion du cortège : « La France insoumise est un mouvement détestable, violent, complotiste, passionnément antisémite. Et ils sont tellement cons. (…) On n’en peut plus, de ce club de déficients. » Comme Libération l’avait narré, LFI n’était finalement pas impliquée dans cette action contre M. Glucksmann, revendiquée par les Jeunes communistes de la Loire – un militant LFI avait confirmé y avoir participé à titre individuel.
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10 commentaires
S’il y a eu relaxe, c’est peut-être parce que le message n’a pas été perçu comme une véritable diffamation, mais comme une opinion exagérée.
C’est une remarque pertinente, mais trompeuse selon moi.
Cette affaire montre à nouveau que les réseaux sociaux amplifient souvent les tensions politiques. Dommage qu’on arrive rarement à des débats constructifs.
Tout à fait, les insultes et les généralisations ne mènent à rien de positif.
Relaxé ou pas, ce tweet était clairement provocateur. Est-ce que la justice devrait intervenir dans ce genre de polémiques ?
C’est précisément ce que le tribunal a dû évaluer : si les mots dépassent le cadre de la simple opinion critique.
Les mots ont un poids, mais l’injustice réside parfois dans l’interprétation qu’on en fait. Ce jugement en est peut-être un exemple.
C’est malheureusement souvent le cas, surtout en politique.
Intéressant de voir comment la justice traite ce genre de cas. La liberté d’expression a-t-elle des limites quand elle sert à critiquer un parti politique ?
La question est délicate, car il y a un équilibre entre libre expression et respect des institutions politiques.