Ecrit par Georges Donald Potola – le lundi 06 novembre 2023 à 06H31, mis à jour le lundi 06 novembre 2023 à 07H57
Nous aspirions au changement, à un renouvellement de la classe politique, pensant que cela apporterait des améliorations. Mais quelle désillusion ! Non seulement la situation économique n’a guère évolué, mais l’atmosphère politique s’est détériorée. En disant cela, je ne fais aucune exagération, il suffit d’observer ce qui se déroule au sein des communes, pour voir le peu d’élus qui sont réellement à la hauteur de leurs responsabilités.
Ces jeunes élus nous avaient promis un changement radical, un comportement exemplaire, une approche novatrice de la politique. Ils mettaient en avant leurs brillantes études dans les grandes écoles. Et que constatons-nous dans les faits ?
Les mairies emblématiques de ce renouveau politique telles que La Possession, Le Port, Saint Benoit, Saint Louis, Cilaos, l’Etang Salé, Saint Denis, Saint Philippe, Le Port, sont devenues des arènes, des lieux de trahisons, de manigances à tous les niveaux.
Des élus, transformés en anguilles, murènes, des invertébrés voraces, dont l’appétit pour le pouvoir est insatiable. Ils changent constamment d’allégeance, passant de Macron à la gauche, de la gauche à la droite, du socialiste au FN, comme bon leur semble.
Pour la plupart, leur slogan favori est « les Réunionnais d’abord ». Ironiquement, certains d’entre eux sont mariés à des métropolitains. Certes cela relève de leur vie privée, mais pourquoi alors martelaient-ils le discours de la préférence régionale pendant la campagne, pour ensuite aller recruter à Paris, qu’ils soient directeurs de cabinet, collaborateurs, ou responsables de service, n’y a-t-il pas de jeunes talents locaux capables de remplir ces missions ?
Ils nous avaient promis l’intégrité, le dévouement et la gestion. Cependant, nous assistons à l’endettement de nos communes, à l’augmentation des tarifs des cantines scolaires, à des garderies municipales qui exploitent financièrement les parents, et à des sociétés publiques locales (SPL) en faillite.
Les compétences de ces jeunes élus sont-elles réellement à la hauteur des attentes ?
Plus inquiétant encore, ces élus semblent ne pas connaître de limites dans leurs comportements, tous les coups sont permis. Ils veulent tout et tout de suite. Ils semblent mépriser les anciens qui se sont battus pendant des générations pour leur permettre d’accéder là où ils sont. Ils n’ont pas de reconnaissance, de dignité, d’humilité, et ne connaissent que l’orgueil.
Un jeune politique de l’ouest avait déclaré dans les médias, juste après avoir été élu maire, « Je ne dois rien à personne ». Cette phrase résume parfaitement la personnalité de cet individu qui était autrefois un inconnu. Alors qu’une main bienveillante l’avait porté et placé dans le fauteuil de sa mairie.
Dans le Sud, en 2013, un mentor candidat avait positionné sur sa liste, une jeune inconnue issue de quartiers défavorisés qui avait bénéficié de la discrimination positive pour intégrer Science Po. Deux ans plus tard, une lutte impitoyable éclatait entre eux, et cette jeune au comportement exécrable, devenu entre-temps maire, s’est permis de se filmer en train de célébrer le verre à la main la condamnation de son ex-mentor. Où est passée l’exemplarité ?
À l’Est, là encore un jeune aussitôt élu, polémiquait devant les médias, sur un prétendu déficit de la commune dont il vient d’être élu. Critiquant là aussi son ex-mentor pour une gestion qu’il jugeait défaillante. Or, que voyons-nous aujourd’hui ? Ce même élu, qui prônait une gestion rigoureuse, fuir sa responsabilité dans la faillite d’une SPL qu’il supervisait et subventionnait. De plus, ce dernier, après avoir juré de respecter une présidence tournante de l’intercommunalité, s’accroche aujourd’hui au pouvoir comme “crapat su tété bèf”
À l’Etang Salé, l’équipe qui se disait exemplaire, le goût de la victoire encore dans la bouche s’entretue déjà dans une lutte interne, sans la moindre pitié.
Sans aucun doute, cette génération d’élus se révèle être pire et plus décevante que la précédente. Elle pratique le « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais » car je suis le tout-puissant.
La génération d’avant a peut-être de nombreux défauts, mais elle a des limites. Elle savait faire preuve de patience, attendant parfois 10, 20, voire 30 années pour accéder au pouvoir. Elle entretenait des relations authentiques avec les Réunionnais. Il suffit de voir le nombre de Réunionnais qui regrettent déjà Jean Paul VIRAPOULLE, mais ne supportent pas ses fils. D’autres sont toujours 40 ans après, attachés à André THIEN AH KOON.
Nombreux sont les Réunionnais et Réunionnaises qui, là encore, ouvrent chaque jour leurs portes à Huguette BELLO pour boire un café, échanger quelques mots sur leurs quotidiens, et pas seulement pendant la campagne électorale. Pour comprendre la véritable nature de ces relations, il suffit d’observer la rencontre entre la paroissienne Huguette BELLO et les paroissiens de ce modeste quartier de l’Ouest à la sortie de la messe.