La Plaine-des-« chantiers »
Depuis l’arrivée de Johnny Payet et de ses équipes, la commune est particulièrement friande des fonds européens, notamment REACT-UE, pour financer une bonne partie de ses projets comme les travaux de la piscine municipale, de la médiathèque, la réhabilitation du stade Adrien-Robert ou encore la suppression de radiers. Le souci, c’est que ces projets financés via le REACT-UE devront être sortis de terre avant le 31 décembre 2023 sous peine de voir la commune payer elle-même la totalité de la facture. Là-dessus, pas de souci à avoir tempère Johnny Payet qui affirme que les projets sont dans les clous. « Au sortir de la crise Covid, l’Etat et l’Europe ont réagi et ont lancé le fameux dispositif REACT-UE. Mais pour cela nous avons dû effectuer une réorganisation des services en étoffant les équipes pour pouvoir mieux préparer nos demandes de subventions et de crédits nationaux et/ou européens, nous permettant enfin de lancer nos projets comme la piscine municipale, attendue de longue date par les Palmi-plainois, la médiathèque, les radiers de Bras-Michel, de Bras Patience, Bras Canard et de Bras Piton à éliminer… Nous avons également refait toutes les aires de jeux ainsi qu’un plateau noir. Il nous reste à finir avant la fin de l’année le centre technique municipal ainsi que le stade. Nous sommes dans les temps et c’est vrai que c’était la crainte de pas mal de collègues mais nous avons fait un vrai pas en avant », assure le maire de la Plaine.
Ce dernier estime qu’environ 50 à 60% du programme présenté aux électeurs « a déjà été réalisé ».
L’autre projet d’envergure qui tient à coeur au maire de la Plaine-des-Palmistes est celui de l’aménagement du cœur de ville, « si attendu par la population ». « Vous le savez, à la Plaine nous n’avons pas de « ville » : nous avons de l’air frais, des fleurs mais pas de magasins et cela n’est pas suffisant pour avoir des retombées économiques. Tous nos efforts sont portés sur l’aménagement du cœur de ville, nous avons été sélectionnés dans le dispositif « Petites villes de demain ». Nous sommes également sur notre Programme national pour l’alimentation pour lequel nous avons été lauréat, et bien sûr sur notre projet de « Village Bien-Être », poursuit Johnny Payet.
Promouvoir le « retour à la terre »
Né et ayant grandi à la Plaine-des-Palmistes, Johnny Payet a voulu dès son arrivée aux commandes de la mairie « en finir » selon ses dires avec l’image de commune-dortoir qui colle à la commune. « Il y a toujours eu un manque d’activité ici ce qui, avec un taux de chômage élevé et quasiment pas de possibilités pour embaucher des gens et créer des emplois. Mon ambition à moi c’est de mettre fin à ce statu-quo et éradiquer le chômage sur notre territoire. Je ferai tout ce qu’il faut pour justement faciliter l’emploi des Palmi-plainois », assure-t-il.
Cela passera notamment par le volet agricole, Johnny Payet souhaitant faire de la Plaine « le grenier de l’île » en ramenant un maximum de Palmi-plainois vers « à la terre ». « Il faudra à un moment expliquer aux jeunes générations qui arrivent que les petits grains de maïs ne poussent pas dans les boîtes de conserve. Si on a besoin de manger demain, il faut ce retour à la terre qui apportera non seulement des retombées économiques mais aussi des emplois. D’ailleurs, nous sommes déjà dans le mouvement puisque nous allons bientôt installer une trentaine de serres anti-cyclones de 1.000m2 à l’attention des agriculteurs. De plus, nous avons été accompagnés par le Département sur notre dispositif de reconquête de la terre sur les terres incultes et nous sommes en train de récupérer 300 hectares incultes à la Plaine-des-Palmistes pour remettre les gens au travail ».
Gommer l’image de la grisaille palmi-plainoise
« On pense souvent qu’il pleut tout le temps à la Plaine, mais souvent ce sont des personnes qui n’ont pas envie de venir. Mais quand il ne pleut pas, nous avons un temps radieux. Je partirais également sur une boutade : quand il n’y a pas de soleil à la Plaine-des-Palmistes, il y a du soleil sous la couette (rires) », glisse malicieusement le maire. Pour lui, les Palmi-plainois ont l’habitude de s’organiser avec le temps, ce qui lui a donné l’idée de lancer son projet d’hôtel « à ciel ouvert ». Un projet sur lequel compte énormément la municipalité, « avec de nombreux emplois à la clé ». « On relève le défi puisque vous n’êtes pas sans savoir que nous avons lancé notre fameux projet d’hôtel à ciel ouvert pour apprécier les étoiles quand il fait beau et apprécier sous la couette quand il pleut. Les chambres d’hôtel style bungalow seront installées dans la cour des administrés prenant part au dispositif qui deviendront par la suite propriétaire du bungalow. Nous sommes déjà classés « village touristique » et nous espérons à terme devenir une station touristique ».
Également président de Côté Est (l’ex-OTI Est), Johnny Payet compte davantage sur le tourisme pour gommer cette image de grisaille qui colle à sa commune. Ou plutôt, essayer d’en faire un atout. « J’ai demandé à mes services de trouver une solution pour vendre des activités en lien avec la pluie. Il faut capitaliser avec ce que l’on a pour se développer : même sous la pluie, on peut s’amuser », conclut-il.