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Le procès s’est déroulé dans le calme, en dépit des craintes. Le 14 décembre 2022, William Charif avait percuté avec sa voiture trois piétons et tué l’un d’eux, le jeune Aymen, âgé alors de 13 ans. Des faits qui avaient eu lieu dans le quartier de la Mosson (ex-la Paillade) à Montpellier, le soir du match France-Maroc de la Coupe du monde de football, et qui avaient entraîné de vives tensions.
Ce jour-là, les jeunes du quartier font la fête. A l’issue du match, William Charif décide lui aussi de descendre. Ce jeune, membre de la communauté gitane, embarque une personne dont il taira jusqu’au bout l’identité, met à sa vitre le drapeau français, et parade dans la foule, dans la voiture de sa mère, qu’il emprunte régulièrement même s’il n’a pas le permis. Mais dès qu’il sent ou croit sentir quelques mouvements hostiles autour de lui, il panique, accélère pour s’enfuir et fauche Aymen.
Le tribunal a condamné William Charif à huit ans de prison. Il encourait jusqu’à vingt ans et le procureur avait requis douze ans. Pendant deux jours, la présidente du jury a présenté un déroulé précis des faits, important pour savoir si le chauffard avait agi ou non en légitime défense. La famille de l’accusé est soulagée et son avocat a tout de suite dit qu’elle ne ferait pas appel. En revanche, le frère aîné d’Aymen a dit la déception des siens dans cette décision prise par les cinq juges de la cour criminelle départementale de l’Hérault. Selon lui, à partir du moment où les juges ont écarté le scénario de légitime défense proposé par l’avocat de William Charif, la légèreté de la peine est incompréhensible.
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9 commentaires
La famille d’Aymen doit être dévastée. Perdre un enfant dans de telles circonstances doit être insoutenable.
Il est difficile de trouver des mots face à un tel chagrin. La justice ne ramènera pas Aymen, mais au moins ce conducteur ne pourra plus nuire.
Les tensions après le match France-Maroc ont-elles été exploitées pour justifier des décisions irréfléchies ? Le contexte social pèse-t-il trop dans les décisions judiciaires ?
C’est une question complexe : le contexte influence toujours, mais jusqu’à quel point doit-il déterminer la peine ?
Un drame qui aurait pu être évité si le conducteur avait été plus conscient des risques. Parader dans une foule avec une voiture sans permis, c’était couru d’avance.
Effectivement, le manque de considération pour les autres et l’irresponsabilité ont joué un rôle clé dans cette tragédie.
Huit ans de prison, c’est une peine lourde, mais est-ce vraiment proportionné à l’acte ? La légitime défense me semble douteuse, mais le contexte était-il bien éclairci ?
Le procureur visait 12 ans, donc la peine est en dessous de ses réquisitions, mais cela ne répond pas à la question de la proportionnalité.
Même sans légitime défense, la panique et la peur peuvent influencer des décisions irréfléchies, mais cela excuse-t-il tout ?