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Quatre ressortissants bulgares ont été condamnés, vendredi 31 octobre, à des peines de deux à quatre ans d’emprisonnement, reconnus coupables d’avoir tagué des mains rouges sur le Mémorial de la Shoah en mai 2024, sur fond de soupçons d’ingérence étrangère.
Le tribunal correctionnel de Paris, dont la décision est globalement conforme aux réquisitions du parquet, a prononcé une peine de deux ans contre Georgi Filipov et Kiril Milushev, présentés comme les exécutants, de quatre ans contre Nikolay Ivanov et trois ans contre Mircho Angelov, en fuite, ces deux derniers étant considérés comme les « cerveaux » de l’opération. Tous se sont également vu infliger une interdiction définitive de paraître sur le territoire français.
Quelque 35 tags avaient été découverts le 14 mai 2024 sur le Mur des Justes, devant le mémorial situé au cœur de Paris, et qui se veut un lieu d’archives, d’éducation et de recueillement, « le seul monument dédié aux juifs de France », avait insisté jeudi son directeur, Jacques Fredj.
L’instruction avait mis en évidence une entreprise « susceptible de correspondre à une action de déstabilisation de la France orchestrée par les services de renseignement » russes, aiguillée par le service Viginum, chargé de la lutte contre les ingérences numériques étrangères, qui avait relevé « une instrumentalisation » de cette affaire sur le réseau X « par des acteurs liés à la Russie ».
« Agiter l’opinion publique »
L’affaire s’inscrit en outre dans le cadre d’autres ingérences étrangères présumées : étoiles de David taguées en région parisienne, têtes de cochon abandonnées devant plusieurs mosquées ou cercueils déposés au pied de la tour Eiffel.
Mais, si le dossier des mains rouges est le premier parmi ces tentatives de déstabilisation à avoir été jugé, il ne l’a pas été pour des atteintes « commises pour le compte d’une puissance ou d’une entité étrangère ou sous contrôle étranger », une circonstance aggravante qui n’a fait son apparition dans le code pénal que postérieurement aux faits.
Dans leur jugement, les magistrats ont cependant considéré que l’ingérence « n’était pas contestable » et « ressortait clairement », en décrivant une action « coordonnée depuis l’étranger », « dans un but hostile », pour « agiter l’opinion publique, appuyer sur des clivages existants et fragmenter un peu plus la société française ».











18 commentaires
Stratégie russe ou non, cette affaire pose des questions sur la sécurité des sites historiques.
Exactement, la protection de ces lieux devrait être une priorité absolue.
Le procès a révélé une possible implication russe. Cela change-t-il votre perception de l’affaire ?
C’est inquiétant, mais cela reste à prouver définitivement.
La condamnation est-elle proportionnelle à la gravité des faits ?
Compte tenu de la sensibilité du lieu, oui.
Comment ce groupe a-t-il pu obtenir l’autorité nécessaire pour infiltrer un lieu si sécurisé ?
Les détails de l’infiltration sont troublants, effectivement.
Quatre ans de prison, c’est juste. Personne ne devrait se permettre de profaner des lieux aussi symboliques.
Totalement d’accord, surtout pour quelque chose d’aussi grave.
Les peines sont lourdes, mais est-ce que ça va vraiment dissuader d’autres actes de vandalisme ?
Difficile à dire, mais l’important est que la justice passe.
Les mains rouges symbolisent-elles vraiment une menace pour la France ?
Le symbolisme est inquiétant, surtout dans un contexte géopolitique tendu.
C’est une sentence sévère, mais nécessaire pour protéger les lieux de mémoire. J’espère que cela servira de leçon à d’autres potentiels vandales.
Absolument, les mémoriaux doivent être protégés à tout prix. Ces actes n’ont pas leur place dans notre société.
Quelles mesures supplémentaires pourraient être prises pour éviter de tels incidents à l’avenir ?
Une surveillance renforcée et des contrôles d’accès pourraient aider.