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Le nouveau chef de l’Etat malgache, le colonel Michaël Randrianirina, a nommé, lundi 20 octobre, un premier ministre civil, après le coup d’Etat militaire de la semaine dernière qui a contraint l’ancien président Andry Rajoelina à fuir le pays.

Le colonel Randrianirina, qui a annoncé le 14 octobre que l’armée avait pris le pouvoir après la destitution de M. Rajoelina pour abandon de poste à la suite de plusieurs semaines de manifestations, a prêté serment le 17 octobre en tant que président.

Il a promis des changements radicaux et de nouvelles élections dans ce pays où la colère suscitée par les coupures d’électricité chroniques a déclenché le mois dernier des manifestations qui ont dégénéré en un puissant mouvement antigouvernemental.

Après avoir consulté l’Assemblée nationale, le colonel Randrianirina a choisi Herintsalama Rajaonarivelo, personnalité du secteur privé et ancien président de la Banque nationale de l’industrie (BNI), comme premier ministre.

« Il a les compétences, l’expérience, mais aussi les relations qu’il entretient avec les organisations internationales des autres pays qui collaboreront avec Madagascar, a dit le colonel. Nous avons scrupuleusement suivi la Constitution, notamment l’article 54, selon lequel les députés, avec nous, proposent le premier ministre. »

La promesse d’un gouvernement civil

Le nouveau président a promis un gouvernement civil et une collaboration avec « toutes les forces vives de la nation ».

Le colonel Randrianirina dirigeait le corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques (Capsat), une unité militaire, qui s’est mutinée le 11 octobre, condamnant les violences commises par les forces de sécurité de l’ex-président Rajoelina contre les manifestants antigouvernementaux et rejoignant les manifestations dans la capitale.

Cet événement a marqué un tournant dans le soulèvement qui durait depuis plusieurs semaines, conduisant M. Rajoelina à fuir le pays.

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9 commentaires

  1. Les coupures d’électricité ont déclenché une crise qui a mené à ce coup d’État. Madagascar possède pourtant des mines d’uranium. Pourquoi les infrastructures énergétiques sont-elles si défaillantes ?

    • La corruption et le manque d’investissements dans les réseaux locaux expliquent ces problèmes. Les riches en changent rien dans ces cas.

    • Claire O. Robert le

      Malheureusement, les ressources naturelles ne profitent souvent pas aux populations locales. Une mauvaise gestion est probablement en cause.

  2. Claire K. Robert le

    La situation à Madagascar rappelle certains coups d’État en Afrique où le pouvoir militaire promet des réformes, mais la transition est souvent mouvementée. Quelles garanties aient les civils sur les libertés fondamentales ?

    • Les civiles doivent exiger des engagements written dans la constitution, pas des promesses verbales. Le passé de Randrianirina est important.

    • Camille Moreau le

      L’histoire montre que les transitions militaires sont rarement stables. Madagascar a besoin d’un cadre clair pour éviter un chaos institutionnel.

  3. Un premier ministre civil sous un gouvernement militaire, voilà une troisième voie très intéressante. Comment va-t-il concilier les attentes populaires avec les exigences des militaires ?

    • Antoine Richard le

      Ce sera un défi majeur, surtout que les manifestations ont été déclenchées par des penuries basiques. Le colonel doit prouver sa capacité à écouter le peuple.

    • Les Malgaches veulent surtout des solutions aux problèmes concrets, comme les coupures de courant. Espérons que ce choix apporte des résultats tangibles.

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