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Les préfets se sont rapidement saisis de leur casquette « antistups », issue de la loi narcotrafic du 13 juin. Tout les y incitait : Bruno Retailleau, alors ministre de l’intérieur, avait introduit dans le texte législatif des amendements leur conférant de nouveaux pouvoirs de police administrative – il s’agissait d’une demande venue « du terrain », notamment des maires, selon la Place Beauvau.
Il leur a ensuite demandé, dans une circulaire « mode d’emploi » du 24 juillet, « de mettre en œuvre pleinement et avec la plus grande fermeté ces outils innovants de droit », qui s’inscrivent « dans le cadre d’une stratégie méthodique d’éradication pérenne des points de fixation des trafics ». Et il les a réunis autour de cette loi, le 9 octobre à Paris, lors d’un séminaire maintenu malgré la démission du premier gouvernement Lecornu.
Dans son discours, dont Le Monde a obtenu copie, Bruno Retailleau s’est félicité que les représentants de l’Etat aient frappé « vite et fort », en « seulement quatre mois » : 533 interdictions de paraître sur les points de deal ont été prononcées, et 30 condamnations pénales prononcées pour non-respect de l’interdiction, dont une à six mois d’emprisonnement. Par ailleurs, 47 fermetures de commerce ont été réalisées, et 52 sont en cours d’instruction ou de contradictoire. Il a aussi fait état de 85 injonctions de saisine du juge de l’expulsion adressées à des bailleurs publics et privés, et de 115 autres en cours d’instruction.
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10 commentaires
Je me demande si ces mesures ciblent vraiment les réseaux ou seulement les petits dealers sur les points de vente.
Une bonne question, la lutte doit aussi s’attaquer aux commanditaires en haut de la chaîne.
Les condamnations pénales montrent que la loi est appliquée. Un premier pas important dans la restauration de l’ordre public.
Espérons que cela découragera les autres de s’engager dans ce trafic.
Les préfets ont agi rapidement, c’est positif. La loi semble pouvoir réduire les points de deal si appliquée rigoureusement.
Oui, la rapidité est essentielle pour éviter que ces points ne deviennent des points fixes.
Une approche décisive, mais quels seront les résultats à long terme ? Les trafiquants trouvent toujours des moyens de contourner les mesures.
C’est vrai, la persévérance est la clé. La police doit rester vigilante et s’adapter.
Les sanctions semblent sévères, mais est-ce suffisant pour dissuader réellement ?
533 interdictions en si peu de temps, c’est impressionnant. Mais qu’en est-il des autres villes où la situation est encore critique ?