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Comme souvent, la Corse agit tel un miroir de l’Etat. Elle renvoie l’image que la France jacobine se fait d’elle-même et en révèle aussi, souvent, les contradictions. Ainsi, alors que le pôle antimafia créé en juin sur l’île peine à se lancer du fait de multiples freins au sein de la haute administration, un décret paru le 9 novembre modifie l’organisation judiciaire du pays pour constituer un pôle foncier dans l’île. Outre que cette structure permettra de résorber un contentieux qui porte préjudice à la Corse, l’histoire de sa genèse dit aussi beaucoup de la part d’irrationnel qui prévaut dans certaines décisions des pouvoirs publics lorsqu’il s’agit de ce territoire.
La Corse ne souffre pas que du crime organisé. Elle paie aussi lourdement le prix du « désordre foncier » qui prévaut sur son sol. Depuis l’arrêté Miot de 1801, qui accordait un régime fiscal dérogatoire en matière de succession, les abandons de parcelles, la multiplication des indivisions et des non-délimitations de terrains n’ont cessé de croître. La loi du 6 mars 2017 « visant à favoriser l’assainissement cadastral et la résorption du désordre de propriété » a tenté d’atténuer la situation, mais elle n’a pas suffi. Il reste, aujourd’hui, selon le ministère de la justice, environ 300 000 parcelles au nom de propriétaires présumés décédés, qui représentent 200 000 hectares.
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7 commentaires
C’est surprenant que la Corse ait mis autant de temps à obtenir une réponse institutionnelle adaptée à ses problèmes fonciers. La corruption et les mafias ne sont pas les seuls enjeux.
C’est un mélange de négligence et de complexité administrative qui explique ce retard.
La Corse est un cas intéressant où les problèmes fonciers révèlent les faiblesses d’un système centralisé. Une fois de plus, c’est un reflet des contradictions de l’État.
Exactement, et c’est dommage que des solutions locales soient souvent bloquées par des lenteurs administratives.
Le problème semble toujour s’aggraver malgré les lois visant à le résoudre.
Les désordres fonciers en Corse sont un héritage historique qui pèse lourd sur l’île. La création de ce nouveau pôle judiciaire aurait dû être une priorité il y a longtemps.
La lenteur des institutions est souvent critique dans des situations comme celle-ci.