le Hamas affirme sa « volonté » de respecter l’accord de cessez-le-feu

Au moins 135 des corps de Palestiniens rapatriés par Israël dans la bande de Gaza depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu provenaient du camp de Sde Teiman, un centre de détention situé dans le désert du Néguev, ont déclaré au Guardian le directeur général du ministère de la santé de la bande de Gaza, le docteur Munir Al-Bursh, et le porte-parole de l’hôpital Nasser, à Khan Younès, où les dépouilles sont examinées.

« Les étiquettes à l’intérieur des sacs mortuaires sont rédigées en hébreu et indiquent clairement que les dépouilles ont été conservées à Sde Teiman », a déclaré M. Al-Bursh au Guardian. « Les étiquettes indiquaient également que des tests ADN avaient été effectués sur certains d’entre eux à cet endroit. »

L’armée est accusée de tortures dans le camp de détention de Sde Teiman, réservé aux détenus de Gaza et dont la supervision est assurée par l’armée. En juin 2024, un soignant israélien qui avait visité l’hôpital de campagne l’hiver précédent et connaît directement les conditions de détention qui y sont pratiquées racontait au Monde que des centaines de détenus y sont forcés de se tenir agenouillés pendant des heures, entravés et les yeux bandés.

L’armée avait par ailleurs alors dit au journal israélien Haaretz conduire des enquêtes criminelles concernant la mort de 48 Gazaouis, dont 36 à Sde Teiman. Une enquête qui « se poursuit » aujourd’hui, selon le Guardian. En 2024, une enquête de l’UNRWA, l’agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens, étayée plus tard par un témoignage au New York Times, a aussi rapporté des viols à Sde Teiman.

Selon des médecins de Khan Younès interrogés par le Guardian, les examens des corps des Palestiniens rapatriés « montrent clairement qu’Israël a commis des meurtres, des exécutions sommaires et des actes de torture systématique contre de nombreux Palestiniens ». Les médecins font état de « signes évidents de tirs directs à bout portant et de corps écrasés sous les chenilles de chars israéliens ».

« Les traces de torture et de mauvais traitements constatées sur les corps des Palestiniens récemment renvoyés par Israël à Gaza sont horribles, mais malheureusement pas surprenantes », a déclaré au quotidien britannique Naji Abbas, directeur du département des prisonniers et détenus du Physicians for Human Rights Israel (PHR).

Selon lui, ces découvertes corroborent des révélations du PHR à propos des conditions de détention dans les prisons israéliennes, « en particulier au camp de Sde Teiman, où les Palestiniens ont été systématiquement torturés et tués par des soldats et des gardiens de prison ». Rien ne permet toutefois d’affirmer si les actes de torture dénoncés ont effectivement eu lieu à Sde Teiman ou de leur vivant.

Sollicitée par le Guardian à propos des accusations de torture, l’armée israélienne a dit avoir demandé au service des prisons israéliennes d’ouvrir une enquête. Elle a refusé de commenter l’allégation selon laquelle les corps palestiniens provenaient de Sde Teiman.