Listen to the article
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a de quoi se réjouir. Alors que les autorités d’Ankara entraînent, jour après jour, la Turquie dans une dérive autoritaire où la criminalisation guette à chaque instant toute voix d’opposition, le chef de l’Etat a reçu coup sur coup ses homologues britannique et allemand sans qu’on ait entendu une seule fois une remarque de ses hôtes sur la dégradation démocratique du pays. Mieux, en moins d’une semaine, Keir Starmer et Friedrich Merz ont érigé, chacun à leur manière, la deuxième puissance de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en matière d’effectifs en nouveau partenaire militaire privilégié, indispensable non seulement pour défendre le flanc sud-est de l’Europe, mais aussi pour contenir les crises régionales.
Lundi, le premier ministre britannique a signé, dans la capitale turque, un accord de vente d’une valeur de 9 milliards d’euros de 20 avions de chasse Eurofighter de type Typhoon destinés à moderniser la flotte turque. Et, jeudi 30 octobre, ce fut au tour du chancelier allemand de venir concrétiser en grande pompe une coopération « plus étroite dans le domaine des politiques de sécurité ». Friedrich Merz ajoute même vouloir « voir la Turquie dans l’Union européenne [UE] ».
Il vous reste 79.05% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.









15 commentaires
La Turquie joue un rôle stratégique en OTAN, mais les alliances militaires doivent-elles ignorer les droits humaines ?
C’est une question complexe, surtout avec la situation en Syrie et en Méditerranée.
Les enjeux géopolitiques semblent souvent primer sur les considérations éthiques.
La Turquie reste un partenaire clé malgré ses dérives politiques, et cela reflète une réalité stratégique.
Absolument, la géopolitique a souvent ses propres lois.
9 milliards d’euros pour des avions de chasse, c’est un investissement majeur pour Ankara.
Oui, cela montre l’importance de la Turquie pour la sécurité européenne.
Unter la pression de l’OTAN, les pays européens semblent faire des compromis sur leurs valeurs.
C’est une critique fréquente face aux réalités des relations internationales.
La coopération sécuritaire avec la Turquie soulève des interrogations sur nos principes fondamentaux.
Effectivement, l’équilibre entre sécurité et respect des droits de l’homme n’est pas toujours facile.
Les accords militaires avec la Turquie pourraient renforcer sa position dans les négociations futures.
C’est un risque à considérer, surtout dans un contexte de tensions régionales.
La vente d’avions de chasse britannique est un signe de l’importance économique de cette collaboration.
Sans doute, mais il reste à voir comment cela impactera les relations long terme.