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Le 18 novembre, à Berlin, doit avoir lieu le Sommet sur la souveraineté numérique européenne. On peut espérer que cette rencontre sera l’occasion d’une prise de conscience au plus haut niveau du risque existentiel que fait peser sur l’Europe sa dépendance presque totale vis-à-vis des technologies et infrastructures numériques américaines et chinoises.

Cette dépendance n’est pas nouvelle, comme ne l’est pas non plus notre dépendance sécuritaire. Mais elle est désormais insupportable dans le contexte géopolitique actuel, qui marque le retour des rapports de force, de l’esprit de domination, et remet en cause nos alliances historiques. Cette dépendance n’est pas uniquement technologique : elle porte en elle les germes d’une vassalisation durable de l’Europe dans tous les domaines qui fondent sa souveraineté et son identité – sécurité, économie, industrie, technologie, santé, culture, éducation, démocratie… Cette dépendance, en somme, pose pour les Européens un défi civilisationnel, qu’il est vital d’appréhender collectivement avec un sentiment d’urgence.

Si, comme l’écrivait Jean Monnet dans ses Mémoires, « les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ne voient la nécessité que dans la crise », nous sommes dans un moment de grande nécessité qui peut ouvrir la voie au changement. Les retards et insuffisances de l’Union européenne (UE) ont été bien diagnostiqués et documentés, notamment par Mario Draghi et Enrico Letta, dont les excellents rapports servent de base à de nombreux débats, réflexions et échanges.

Mais force est de constater que nous peinons à transformer ces constats en actions claires, lisibles et coordonnées. Il peut être utile de chercher de l’inspiration dans un moment fondateur de notre histoire européenne qui, à bien des égards, présentait des similitudes avec celui que nous vivons aujourd’hui : un moment de danger et de tension dans lequel il était difficile d’y voir clair.

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17 commentaires

  1. L försommare som debatterar om digital suveränitet måste också överväga hur energi och råmaterial spelar in. EU:s beroende av sällsynta metaller till halvledare och batterier är lika stort som det digitala.

    • Mais qui possède ces ressources ? La Chine contrôle une grande partie de la chaîne d’approvisionnement en métaux stratégiques.

    • Antoine M. Durand le

      Absolument, la transition énergétique et la production de composants électroniques dépendent aussi de ressources critiques.

  2. Sophie Bernard le

    Intéressant, mais comment l’Europe peut-elle concilier souveraineté numérique et respect des normes ESG dans l’extraction des métaux critiques ?

  3. Le vrai danger, c’est notre inaction face à cette dépendance technologique. Combien de temps avant une réelle prise de conscience ?

  4. La discussion sur la souveraineté numérique ne doit pas ignorer l’impact écologique de l’exploitation minière pour ces technologies.

    • C’est certain, l’UE doit diversifier ses sources d’approvisionnement si elle veut réduire sa dépendance aux puissances étrangères.

  5. La souveraineté numérique ne résoudra rien si l’Europe reste dépendante des États-Unis et de la Chine pour les semi-conducteurs et l’énergie.

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