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« C’est la dixième fois depuis 2022. Ils détruisent, on reconstruit, ils détruisent… » Oleksander est le responsable de production de l’une des centrales DTEK qui alimentent Kiev en électricité. Samedi 6 et dimanche 7 décembre, plusieurs usines thermiques de ce gros opérateur énergétique ont été visées autour de la capitale ukrainienne. Casque sur la tête, bandes fluo sur sa veste, l’ingénieur embrasse d’un regard vide la carcasse perforée et brûlée de la sienne, percutée peu avant par des missiles russes. Gravats, métal fondu… « Nos centrales ont été construites du temps de l’URSS, soupire cet ingénieur de 53 ans, dont vingt-huit de maison. A Moscou, ils ont tout : les plans, les archives… Leurs frappes sont donc ultraprécises. Ils essaient de casser le moral des gens. »

Une centrale électrique de l’entreprise DTEK détruite par un bombardement russe, à Kiev, le 5 décembre 2025 

Kiev a des cernes sous les yeux. Ce premier week-end de décembre, la ville résonne de Jingle Bells et des reprises de chants de Noël, mais le sapin de la place Sainte-Sophie n’est pas aussi enguirlandé et majestueux que d’habitude. Heureusement, les grands froids ne sont pas encore là, car les délestages d’énergie imposés par les frappes du 6 décembre n’ont offert que moins de huit heures d’électricité sur vingt-quatre à la population. « La Russie ne cherche pas seulement à nous plonger dans les ténèbres, mais dans le désespoir », écrit, le 26 novembre, l’ancien ministre des affaires étrangères Dmytro Kuleba sur son compte Instagram.

Ciblée comme rarement depuis un mois et demi par des drones Shahed et des missiles, la ville tient bon mais fatigue. « Nous sommes les champions de la flexibilité au travail : si on survit à la nuit, on va au bureau. Sinon… » Tel est le nouveau proverbe des Kiéviens. Ils savent que le fait de ruiner le moral de l’arrière en frappant de nuit est une arme de guerre en soi.

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9 commentaires

  1. Camille V. Bernard le

    La précision des attaques russses, comme le mentionne Oleksander, est glaçante. Cela nécessite des réponses internationales plus fermes.

  2. Une situation bien triste pour Kiev, surtout en cette période de fêtes. La résilience de la population et des travailleurs comme Oleksander est remarquablement forte.

  3. Les centrales construites à l’ère soviétique deviennent des cibles faciles. Peut-on espérer une rapide reconstruction avec des standards modernes ?

  4. Ces attaques ciblées montrent une fois de plus la brutalité de cette guerre. Les dommages électriques prolongés doivent peser lourdement sur les habitants.

  5. L’Ukraine mérite tout notre soutien. Peut-être faudrait-il envisager des sanctions supplémentaires contre la Russie pour ces attaques continues sur les infrastructures énergétiques.

  6. Détruire des infrastructures vitales comme les centrales électriques est une tactique pitoyable. L’impact humain derrière ces frappes est souvent ignoré.

  7. Ces frappes semblent calculées pour maximiser la souffrance des civils. Espérons que la communauté internationale renforcera son aide pour contrer ces tactiques.

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