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[Le livre « La Dissolution de la Vᵉ République », des professeurs de droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas et codirecteurs du blog « Jus Politicum » Denis Baranger et Olivier Beaud (Les Petits Matins, 248 pages, 20 euros), dont nous publions ici l’introduction, a été terminé au moment où Sébastien Lecornu était nommé premier ministre. Il ne prend donc pas en compte les événements postérieurs à la chute du gouvernement Bayrou, le 8 septembre.]
La dissolution du Parlement le 9 juin 2024 a créé un choc dans l’opinion. Son effet déstabilisateur a été immédiat, en forçant tous les partis, y compris celui du président, à se préparer à l’imprévisible : une élection législative générale trois semaines plus tard. Certes, il avait été question de dissolution dans les mois qui précédaient. La presse s’en était fait l’écho. Mais ce type de rumeurs ou d’articles de presse fait partie de la vie médiatique et des « marronniers » des services politiques, ces articles qui reviennent à chaque saison. Au total, le sentiment immédiat a donc été la stupeur. Et, une fois passé cet étonnement général, l’onde de choc de la dissolution a été plus longue et plus profonde. Pendant l’été, les marchés financiers ont tout de suite réagi. L’opinion française et internationale également. Certains de ces effets sont parfois souterrains, notamment dans le domaine qui est le nôtre, celui des institutions. Pour tenter de comprendre ce qui s’est passé, il faut commencer par traiter de l’auteur de la dissolution.
Tous les observateurs ont remarqué l’incroyable rapidité de l’apparition du macronisme. Entre 2016, moment de son apparition, et 2024, année de la dissolution, sa trajectoire politique prend la forme d’un arc. Elle commence avec la montée en puissance, remarquable de rapidité, d’Emmanuel Macron lui-même, suivie de sa victoire électorale en 2017. C’est la phase ascendante du cycle, qu’on peut résumer par le mot « révolution », titre du best-seller publié en 2016 par le candidat.
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18 commentaires
Une dissolution surprise qui montre l’instabilité politique actuelle. Comment les marchés financiers vont-ils réagir?
Cela pourrait profiter aux partis extrêmes, renforçant le clivage politique.
Les marchés n’aiment pas l’incertitude, surtout en période électorale.
Les analyses juridiques sont intéressantes, mais les implications économiques ne doivent pas être négligées.
Exact, surtout avec les élections législatives si proches.
Le débat sur la Ve République est relancé. Faut-il vraiment changer les institutions ou améliorer leur fonctionnement?
Les institutions actuelles sont flexibles, mais peut-être trop à la merci des jeux politiques.
Un livretiming parfait pour comprendre cette crise politique. Les auteurs sont-ils trop critiques ou réalistes?
Leur analyse semble objective, basée sur des faits concrets.
Les critiques sont nécessaires pour éviter des erreurs futures.
Une période tumultueuse pour la France. Serait-ce le début d’une nouvelle ère politique?
Tout dépend des résultats des prochaines élections.
La dissolution est un coup de poker politique. Est-ce un calcul stratégique ou un signe de panique?
L’histoire jugera, mais l’urgence semble palpable.
Intéressant de voir comment la presse a préparé, ou non, l’opinion à cette dissolution.
Les médias ont peut-être sous-estimé les conséquences politiques.
La Ve République a-t-elle vraiment échoué, ou est-ce une question de leadership?
Les institutions ne sont que ce que les dirigeants en font.