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Sur les terrains, le football turc se porte plutôt bien – en apparence, en tout cas. Les derbys et les grands classiques ont fait le plein de surprises et des tribunes tout le week-end. Galatasaray et Trabzonspor se sont quittés, samedi 1er novembre, sur un nul (0-0), qui laisse le premier en tête du classement et Fenerbahçe est venu à bout, dimanche soir 2 novembre, de son rival stambouliote Besiktas (3-2) au terme d’un match épique. Les stades, eux, ont gardé sans trop forcer leur titre plus ou moins officiel de champions du monde en termes de volume sonore.
Il n’empêche, derrière cette apparence de spectacle, la Fédération turque de football (TFF) fait face à une réalité préoccupante bien différente. Déjà minée par une série d’affaires de corruption, de gangrène mafieuse et de violences endémiques en dehors et sur les pelouses des enceintes sportives, elle vient d’être frappée par un scandale sur les paris sportifs d’une ampleur et d’une rapidité sans précédents.
Dans une annonce à la presse, le président de la TFF, Ibrahim Haciosmanoglu, a provoqué un premier flot de sidération, lundi 27 octobre, en affirmant que des centaines d’arbitres turcs de football, dont certains officiants au niveau national, pariaient sur des matchs au mépris de l’interdiction qui leur en est faite. D’après une enquête interne portant sur 571 arbitres, « 371 possèdent des comptes de paris et 152 parient activement », a lâché le responsable ce jour-là, précisant devant des journalistes médusés qu’« un arbitre a parié à 18 227 reprises, dix arbitres plus de 10 000 fois et quarante-deux ont parié sur plus de 1 000 matchs différents ».
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10 commentaires
On se demande comment une telle organisation a pu s’installer sans être détecté plus tôt. Des dizaines d’arbitres impliqués, c’est choquant.
Ce cas turc pourrait servir de sonnette d’alarme pour d’autres fédérations, surtout avec l’argent des paris sportifs qui circule de plus en plus.
Cela pose une question plus large: quel mécanisme de contrôle peut-on mettre en place pour éviter ces dérives dans le football professionnel ?
Les contrôles existent probablement, mais il faut des sanctions exemplaires pour dissuader les autres.
Du moins, les matchs continuent de captiver le public malgré tout, comme le derby de Fenerbahçe. La passion du jeu reste intacte.
Un nul entre Galatasaray et Trabzonspor, un match serré entre Fenerbahçe et Beşiktaş… Le spectacle sportif n’a pas manqué, même si les enjeux derrière sont troubles.
Oui, les tribunes ont encore vibré, mais difficile d’oublier ce qui se passe dans l’ombre.
Ce scandale des arbitres parieurs en Turquie révèle une fois de plus les problèmes structurels du football actif, même dans des ligues majeures.
Malheureusement, ces affaires sont trop fréquentes, et ça donne une image très négative du sport suppose être un modèle d’intégrité.
La TFF a du pain sur la planche pour retrouver la confiance des supporters et des partenaires après un tel coup.