Listen to the article
Malgré la guerre en Ukraine, la science continue. En témoigne une étude, parue le 29 octobre dans Science Advances, présentant des fragments d’ocre provenant de Crimée – la péninsule ukrainienne sur la mer Noire annexée par la Russie en 2014.
Ces morceaux de roche colorée auraient été façonnés il y a plus de 50 000 ans par des néandertaliens, pour un usage qualifié de « symbolique ». « C’est la poursuite d’un projet lancé avant le conflit, avec un financement bilatéral entre le ministère des affaires étrangères français et des collègues en Ukraine », explique Francesco D’Errico (université de Bordeaux, CNRS), premier auteur de l’étude.
L’objectif était de réexaminer des objets découverts en Crimée entre 1973 et les années 2000, avec de nouveaux moyens d’investigation, notamment en microscopie et en analyses chimiques, disponibles à Bordeaux. « Ces fouilles avaient originellement été conduites par des chercheurs russes, et le dernier auteur de l’étude, Vadim Stepanchuk, de l’Institut d’archéologie de l’Académie des sciences d’Ukraine, est lui-même Kazakh d’origine », précise Francesco D’Errico. Les objets étaient conservés à Kiev, et il n’a pas été possible de retourner sur le terrain pour compléter les recherches, « pour des raisons évidentes » en temps de guerre.
Il vous reste 69.14% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.










10 commentaires
Des fouilles archéologiques qui continuent malgré la guerre, c’est admirable. J’espère que ces travaux pourront se poursuivre malgré le conflit.
Le financement international est crucial dans ces situations pour préserver le patrimoine.
Intéressant de voir que des chercheurs russes, ukrainiens et français collaborent sur ce sujet. La science dépasse souvent les frontières politiques.
Oui, c’est l’un des rares domaines où les différences nationales peuvent s’effacer.
J’ignorais que des analyses chimiques pouvaient révéler autant d’informations sur des objets aussi anciens. Les techniques modernes sont impressionnantes.
Ça montre à quel point la recherche est transversale et innovante.
La science archéologique a fait d’énormes progrès grâce à la technologie.
C’est passionnant de voir comment les néandertaliens utilisaient des matériaux comme l’ocre pour des usages symboliques. Cela en dit long sur leur complexité culturelle.
Mais comment peuvent-ils être certains que c’est bien pour un usage symbolique et pas utilitaire ?
Absolument, cela remet en question beaucoup d’idées reçues sur nos cousins disparus.