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Au rythme actuel, l’évacuation de 15 000 personnes, dont 4 000 enfants, nécessitant des soins hors de Gaza prendrait une dizaine d’années, alerte l’OMS
Rik Peeperkorn, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les territoires palestiniens, a appelé vendredi à l’ouverture de tous les points de passage de Gaza vers Israël et l’Egypte, non seulement pour l’acheminement de l’aide humanitaire, mais aussi pour les évacuations sanitaires.
« Nous sommes prêts à augmenter le rythme [des évacuations] jusqu’à un minimum de 50 patients par jour, plus leurs accompagnants, comme lors du précédent cessez-le-feu », a-t-il déclaré en visioconférence depuis Jérusalem, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à Genève.

Deux évacuations sanitaires sont prévues la semaine prochaine, mais « nous voulons pouvoir en effectuer quotidiennement », a-t-il ajouté, car au rythme actuel, l’évacuation de 15 000 personnes – dont 4 000 enfants – nécessitant des soins hors de Gaza prendrait une dizaine d’années.
« Tous les couloirs médicaux doivent être ouverts », a-t-il insisté, y compris celui vers les hôpitaux de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, comme c’était le cas avant la guerre. « C’est vital et c’est la voie la plus économique. Si cette voie était ouverte, cela changerait vraiment la donne ». L’ouverture du point de passage de Rafah vers l’Egypte, dans le sud, pourrait également permettre aux patients d’y être soignés ou transférés vers d’autres pays, a-t-il souligné.
« Plusieurs établissements de santé-clés situés au-delà de la ligne de cessez-le-feu, notamment les hôpitaux Kamal-Adwan, Al-Awda, indonésien (nord) et européen (sud) de Gaza, sont inaccessibles et non fonctionnels », a par ailleurs ajouté M. Peeperkorn.
Depuis le début de la guerre, plus de 700 personnes sont décédées en attendant leur évacuation médicale, selon la même source.







9 commentaires
L’OMS a raison d’insister sur l’ouverture des points de passage. Les évacuations sanitaires ne peuvent pas attendre.
Totalement d’accord. La vie de milliers de personnes est en jeu.
C’est une situation intenable. Comment peut-on laisser des milliers d’enfants dans un tel chaos?
C’est le résultat de décennies de tension non résolue. Il faut des solutions durables.
Pourquoi ne pas anticiper davantage les évacuations pour éviter une crise encore plus grave?
Par manque de moyens et de volonté politique, malheureusement.
C’est effrayant de penser que cela prendrait dix ans pour évacuer 15 000 personnes dans de telles conditions.
Et encore, c’est l’estimation la plus optimiste. Peut-on vraiment attendre aussi longtemps?
Oui, c’est inadmissible. L’accès humanitaire doit être une priorité absolue.