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Le financement du dispositif Mon soutien psy – des consultations de psychologue remboursées par l’Assurance-maladie – conduit les autorités sanitaires à se désengager localement de dispositifs anciens, plus « pertinents et efficaces », dénonce, lundi 10 novembre, dans une lettre ouverte la Convergence des psychologues en lutte.
Mon soutien psy, lancé en 2022, permet d’accéder à 12 séances avec un psychologue libéral conventionné, pour les patients souffrant d’une anxiété ou d’un trouble dépressif « léger ». Les consultations sont facturées 50 euros, dont 30 euros sont pris en charge par l’Assurance-maladie, le reste par la complémentaire santé.
Ce dispositif « est inadapté » et « rate sa cible », fustige dans sa lettre la Convergence des psychologues en lutte, qui regroupe 21 collectifs et affirme rassembler « un quart de la profession ». « Seules 4,8 consultations (sur 12) sont “consommées” en moyenne » ; en outre, 75 % des patients sortent du dispositif avant la huitième séance ; par ailleurs, « seuls 10 % » sont en situation de précarité, loin des ambitions initiales, argue cette fédération, assurant s’appuyer sur des données de l’Assurance-maladie.
« Des ruptures de soin dramatiques »
Pourtant, d’autres dispositifs locaux « qui fonctionnent de façon remarquable depuis des décennies » voient leur activité s’interrompre brutalement car les agences régionales de santé (ARS) « stoppent tout financement, sous le prétexte que Mon soutien psy a été mis en œuvre », alertent les auteurs. Cela provoque « des ruptures de soin dramatiques » et l’arrêt de services composés de « psychologues compétents, formés, qui travaillaient en équipe », avec une expertise précise (périnatalité, cancérologie, handicap…), ajoutent-ils.
Par exemple, à Saint-Etienne (Loire), l’association Naître et bien-être, réseau ville-hôpital d’aide à la parentalité actif depuis vingt ans qui reçoit « 700 bébés par an », perd ses financements et doit cesser ses activités à la fin de décembre, dit à l’Agence France-Presse le président de la Convergence des psychologues en lutte, Albert Ciccone.
Selon la fédération, le budget consacré au dispositif, 170 millions d’euros en 2024, « permettrait de créer entre 2 500 et 4 000 postes » dans le secteur public, submergé de demandes.
Selon des données communiquées en septembre par l’Assurance-maladie, 6 700 psychologues sont conventionnés pour participer à ce dispositif, contre 4 000 à la fin de 2024. Plus de 845 000 patients ont bénéficié de consultations, pour 4,7 millions de séances réalisées au total.
Contacté lundi à propos de cette lettre ouverte, le ministère de la santé n’a pas répondu.









17 commentaires
Il est dommage que des structures efficaces soient sacrifiées au profit d’un système qui ne répond pas aux attentes.
Le manque de suivi et d’évaluation semble être un problème récurrent.
Pourquoi ne pas allouer ces fonds à des structures déjà existantes et éprouvées ? Le gouvernement devrait revoir sa stratégie.
Exact, certains dispositifs plus anciens pourraient réellement bénéficier d’un coup de pouce financier.
Comment les patients sont-ils informés sur leurs droits et les options disponibles ? Le manque de transparence est un vrai problème.
Une meilleure communication aurait pu limiter les abus et les défauts de ce dispositif.
Ce débat rappelle l’importance de répartir les ressources là où elles sont les plus nécessaires.
Absolument, la précarité psychologique doit être combattue avec plus de rigueur.
Les chiffres cités sont effectivement préoccupants. Une réforme s’impose rapidement.
D’autant plus que les besoins en santé mentale augmentent avec la crise.
Ce dispositif me semble avoir un impact limité malgré les bonnes intentions. La façon dont il est financé mérite une réflexion approfondie.
Tout à fait, les disparités d’accès aux soins psychologiques sont encore trop présentes.
On aurait pu espérer un système plus équitable et mieux ciblé.
Les sélectionnaires du système semblent avoir manqué de discernement sur ce projet.
Un manque d’anticipation qui n’augure rien de bon pour les patients.
Est-ce que d’autres pays ont un modèle similaire qui fonctionne mieux ? Peut-être y a-t-il des leçons à tirer.
Une comparaison internationale serait effectivement utile pour améliorer le système.