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« On perd tous des cheveux de temps en temps, mais, quand vous êtes trois dans 10 mètres carrés, niveau propreté, ça devient vite l’enfer. Alors on s’est tous tondu le crâne. » Pour vivre dans sa cellule, prévue pour n’accueillir que deux détenus, Kévin – les prénoms ont été modifiés – a multiplié les stratagèmes.
Le jeune père, en détention provisoire à la prison de la Santé, dans le 14e arrondissement de Paris, est assis sur son matelas, posé à même le sol, sous la télévision, qu’il entend mais ne voit pas, et face au lit superposé de ses deux codétenus. Les chaises, qui ne servent pas, sont empilées dans un coin. Des bouts de couvertures déchirées en fines lanières sont tendus en travers de la pièce, en guise de fils à linge. L’un d’eux est fixé à une étagère rigoureusement organisée, remplie de nourriture, de médicaments, de vêtements, de pochettes de documents administratifs, et d’un livre d’origami. A promiscuité extrême, grande discipline.
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7 commentaires
La propreté et l’espace sont des droits fondamentaux, même en prison. Cet article souligne un échec systémique.
Un échec qui pèse autant sur les détenus que sur le personnel pénitentiaire.
Les stratégies d’adaptation des détenus montrent une résilience impressionnante, mais cela ne devrait pas être nécessaire dans un cadre aussi strict.
Toute à fait d’accord, les conditions de détention doivent être repensées pour garantir un minimum de dignité.
La surpopulation carcérale est un problème récurrent qui affecte à la fois les détenus et les surveillants. La Santé semble être un exemple frappant de cette situation.
Effectivement, les conditions décrites sont indignes et nuisent à la réinsertion des détenus.
Cette situation est-elle propre à la Santé ou concerne-t-elle d’autres prisons en France ?