Braquage à l’explosif d’une raffinerie d’or à Lyon : le butin a été récupéré ; les suspects étaient sous surveillance policière

Le butin du braquage d’un laboratoire lyonnais de traitement de métaux précieux, attaqué à l’explosif le 30 octobre, a été intégralement récupéré dans un appartement de Vénissieux lors de l’interpellation, peu après les faits, de cinq hommes et d’une femme, âgés de 30 à 40 ans, a fait savoir le procureur de Lyon, Thierry Dran, lors d’une conférence de presse, lundi 3 novembre. Les braqueurs avaient emporté 306 kilogrammes de métaux, essentiellement de l’or, pour une valeur estimée à 28 millions d’euros.

Les cinq hommes étaient sous la surveillance de policiers, qui ont pu les arrêter rapidement et récupérer le butin dans un lieu de repli identifié au préalable. Ils ont été mis en examen lundi, notamment pour association de malfaiteurs en bande organisée et vol avec violence, a fait savoir en fin d’après-midi M. Dran. Quatre personnes ont été placées en détention provisoire, les deux autres doivent encore être entendues par un juge, a-t-il précisé.

Il s’agit de « malfaiteurs chevronnés », a souligné le procureur : les cinq hommes ont été condamnés dans le passé, dont trois pour vol avec violence. La femme, qui n’a pas de casier judiciaire, et un des hommes ont nié leur participation au braquage, les quatre autres ont gardé le silence lors de leur interrogatoire, a précisé le procureur.

Cette bande était dans le viseur des policiers depuis le début du mois de septembre. « Ils avaient été identifiés au cours des semaines précédentes, un à un, comme composant de la même équipe », et étaient « manifestement en préparation d’un braquage », a expliqué Nelson Bouard, directeur interdépartemental de la police du Rhône, aux côtés du procureur.

En septembre ou octobre, « des mesures de surveillance un peu plus resserrées » avaient été mises en place, mais elles avaient « dû être levées, compte tenu des mesures de défiance mises en œuvre par les malfaiteurs », a-t-il détaillé. Si les enquêteurs n’étaient pas parvenus à déterminer en amont la cible des braqueurs, ils ont vite compris quand l’entreprise Pourquery, cible du braquage, a donné l’alerte, jeudi vers 13 h 30, selon M. Bouard.

Des armes de poing et des explosifs saisis

Jeudi 30 octobre en début d’après-midi, des hommes armés de fusils d’assaut et d’armes de poing ont attaqué à l’explosif le laboratoire Pourquery, spécialisé dans le traitement des métaux précieux et particulièrement de l’or, dans le 7^e arrondissement de Lyon. Vêtus de noir, certains encagoulés et porteurs d’un faux brassard orange type police, les braqueurs ont pu emporter un butin initialement estimé à 12 millions d’euros par une source policière.

Des vidéos tournées par des salariés d’entreprises voisines du laboratoire, témoins directs du braquage, ont montré les assaillants utiliser une échelle pour franchir la clôture du bâtiment attaqué et charger calmement des mallettes dans une fourgonnette blanche surmontée d’un gyrophare bleu, garée sur un chemin attenant à la clôture. Les braqueurs ont pris la fuite puis abandonné leur fourgonnette avant d’y mettre le feu, à Vénissieux, une commune limitrophe.

Le long travail d’enquête avait déjà permis d’identifier cet appartement comme l’un de leur refuge potentiel, a expliqué M. Bouard. « Il a donc été décidé de manière très opportune d’aller sur ce lieu de repli et d’organiser la séquence d’interpellation », a ajouté le responsable policier.

Moins de deux heures après le casse, cinq hommes ont ainsi été arrêtés, ainsi qu’une femme, dans un appartement de Vénissieux, lors d’une opération menée par des policiers des brigades de recherche et d’intervention de Lyon, Paris et Dijon. Des fusils d’assaut, des armes de poing et des explosifs ont été saisis, ainsi que l’intégralité du butin.

Lors de l’attaque, cinq employés du laboratoire Pourquery ont été légèrement blessés par l’explosion. La société a été l’objet, en mai, d’une tentative de vol à main armée.